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L’avocat de Marc Dutroux, Me Dayez, est toujours à la recherche d’experts psychiatres susceptibles d’évaluer favorablement son client. Malgré plusieurs tentatives en France et en Allemagne, aucun expert psychiatre n’a pour l’instant accepté de « relever ce challenge », a-t-il indiqué à Belga à l’approche des 30 ans de l’enlèvement de Julie et Mélissa.
Me Dayez estime par ailleurs que, compte tenu du poids notamment médiatique de l’affaire, la probabilité d’une libération conditionnelle de Marc Dutroux reste « proche de zéro ». Aucune demande de libération conditionnelle n’a été introduite depuis celle de 2019, précise-t-il. Son client devrait vraisemblablement « pousser son dernier souffle » en prison. L’homme de loi considère être dans une forme « d’accompagnement de fin de vie » auprès de l’homme le plus détesté de Belgique, qui s’est « habitué » à sa vie carcérale.
Il reconstruit une vérité à sa façon et se focalise sur les quelques séquences des faits dont il s’estime innocent
L’avocat indique maintenir des contacts réguliers avec Dutroux. D’après lui, l’homme resterait figé dans « un discours monomaniaque » et dans « des attitudes dont il ne se départira jamais ». « Il reconstruit une vérité à sa façon » et « se focalise sur les quelques séquences des faits dont il s’estime innocent », explique Me Dayez. Le pédocriminel persisterait également dans un « délire de persécution », soutenant que Michel Nihoul aurait « orchestré » certains enlèvements.
« Parfaitement inoffensif »
Le détenu ne serait plus dangereux, estime Me Dayez. « Il est parfaitement inoffensif », assure l’avocat, qui le décrit comme « un vieux lion de cirque sans dents ». Marc Dutroux, reconnu coupable d’enlèvements, séquestrations, viols et assassinats, a été condamné à la prison à perpétuité en juin 2004.
Selon la législation, un condamné à perpétuité peut demander une libération conditionnelle après avoir purgé une période de détention minimale de 15 ans. Toutefois, cette requête est soumise à des conditions strictes et à l’avis d’experts psychiatriques et pénitentiaires.
Marc Dutroux est « techniquement » libérable depuis avril 2013. Cependant, sa première demande, déposée en 2012, a été rejetée par le tribunal d’application des peines (TAP) de Bruxelles en novembre de la même année. Le tribunal a motivé ce refus par le risque jugé élevé de récidive et par l’absence de signes suffisants de réinsertion sociale.
En 2019, le pédocriminel a sollicité une nouvelle évaluation psychiatrique en vue d’une éventuelle libération conditionnelle. Un collège d’experts psychiatres a été nommé pour examiner son état mental et sa dangerosité. Leur rapport, rendu en septembre 2020, a été défavorable, confirmant que le pédocriminel présentait toujours un risque important pour la société.


















