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Vingt ans après le procès de Marc Dutroux, la question reste posée : peut-on rouvrir l’enquête ? Et si oui, à quelles conditions ? Le film "Maldoror" de Fabrice Du Welz, qui explore l’affaire en mêlant faits réels et fiction, relance le débat sur l’existence éventuelle d’un réseau criminel.
Dans Maldoror, Fabrice Du Welz s’inspire de l’affaire Dutroux pour aborder la thèse d’un réseau criminel, tout en prenant soin de changer les noms et d’insérer des éléments fictifs. Interrogé par La Libre Belgique, le réalisateur affirme : "Il n’est pas du tout question de faire du complotisme à deux balles. Je suis allé chercher un maximum de faits et je sens bien qu’il y a quelque chose qui nous échappe, qu’on ne nous a pas rendu justice."
Une enquête suspendue à un "élément neuf"
Vingt ans après le procès, l’éventualité de rouvrir l’enquête repose sur un point central : la découverte d’un élément nouveau et décisif. Marc Dutroux, par exemple, a toujours nié avoir enlevé Julie Lejeune et Mélissa Russo ou tué An Marchal et Eefje Lambrecks.
Me Bruno Dayez, avocat de Marc Dutroux, évoque une hypothèse. Imaginons qu’un individu, pris de repentir sincère, se dénonce et affirme : "C’est moi qui ai kidnappé Julie et Mélissa sur ordre de Michel Nihoul." Un tel témoignage, s’il est crédible et étayé, pourrait être un déclencheur. Cependant, l’avocat se montre sceptique.
Un dossier bis au goût d'inachevé
L’ancien procureur Michel Bourlet partageait ce sentiment d’inachèvement. À l’époque, il avait supervisé l’ouverture du dossier bis, destiné à recueillir des faits et indices concernant des suspects potentiellement impliqués dans l’affaire, sans avoir été jugés. Ce dossier contenait notamment des cheveux découverts dans la cache de Marc Dutroux. Ces éléments, bien que prélevés, n’ont jamais permis d’identifier d’autres suspects. Aucun nouvel inculpé n’a émergé, et l’affaire a été classée sans suite.
À l’instar d’autres dossiers non résolus, comme celui des tueurs du Brabant ou du petit Grégory en France, les enquêteurs espèrent qu’un témoignage décisif viendra un jour faire la lumière sur l’affaire. Mais pour l’instant, les conditions nécessaires à une réouverture restent hypothétiques et dépendent d’un événement exceptionnel.
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