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La Chambre des mises en accusation de Mons a déterminé que Paolo Falzone serait jugé devant la cour d'assises, soit la juridiction chargée des crimes les plus graves.
Ce lundi matin, la chambre des mises en accusation a confirmé que Paolo Falzone serait jugé pour sept meurtres et 78 tentatives d'homicide. Une décision ordonne également sa remise immédiate en prison alors qu'il bénéficiait jusqu'ici d'un bracelet électronique. Il est donc renvoyé en assises. La peine pourrait atteindre 30 ans de réclusion. Son cousin, le passager, sera aussi renvoyé vers les assises pour connexité.
À notre micro, l'avocat de ce dernier a manifesté son incompréhension: "Pour nous, il n'y a pas meurtre, il n'y a pas de volonté de tuer. On nous parle de meurtre ici, à l'égard de 7 personnes plus des dizaines et des dizaines de tentatives de meurtre. Excusez-moi mais alors on est devant un attentat. Tous les jours, il y a des gens qui roulent vite, qui regardent leur téléphone, qui ont été inconscients, qui ont tué des gens. Ce n'est pas pour autant qu'on les retrouve devant la cour d'assises. Alors pourquoi lui? Juste parce qu'il y a plus de personnes? Je pense que ce n'est pas ça qui doit motiver un renvoi aux assises", avance Maître Discepoli.
Paolo Falzone avait foncé, au volant de sa voiture, sur une foule qui participait au ramassage des Gilles en plein carnaval en mars 2022 à Strépy-Bracquegnies. Le drame avait fait sept morts.
Les familles rassurées
Les familles des victimes espéraient depuis longtemps ce renvoi devant la cour d'assises. Nicolas D'Andrea a perdu son frère dans le drame de Strépy. Il témoigne à notre micro après la décision: "On attendait depuis un moment. Donc, aujourd'hui, c'est un grand ouf de soulagement. Maintenant, on attend avec un peu plus de confiance le jugement qui arrivera dans le courant 2026." Il ajoute: "On espère la peine maximale et on va se battre avec nos avocats pour que ça aille dans ce sens-là."
Notre interlocuteur est particulièrement soulagé du retour en prison de Paolo Falzone: "Ça semble juste. J'imaginais difficilement un meurtrier en dehors d'une prison."
Pour toutes les victimes, le renvoi de Paolo Falzone vers les assises était la seule décision envisageable. Une lueur d'espoir pour avancer dans la guérison. Antonio a été blessé le jour du drame: "Je vois les images, je ne dors pas. Les nuits sont froides et courtes, elles le seront jusqu'à la fin de ma vie. Le jugement va permettre d'un peu panser les plaies mais sans plus."
Dans ce procès, on compte plus d'une centaine de parties civiles. Pour toutes ces personnes, ce lundi, une étape symbolique a été franchie. "Pour eux, ça représente le fait que ce drame ne pourra jamais être considéré comme un simple accident de la circulation. Ce drame n'est pas un simple accident de la circulation. Il doit être jugé devant les assises parce qu'ils en ont la conviction. Il s'agit pour eux de meurtre", avance Maître Gelay, avocat de plusieurs victimes.


















