Accueil Actu Belgique Justice

Le Belge Jean-Jacques Wondo, condamné à mort en RDC libéré "pour des raisons de santé": il est de retour en Belgique

Jean-Jacques Wondo, citoyen belge condamné à mort en RDC , a été libéré après huit mois de détention à Kinshasa.

Jean-Jacques Wondo a été libéré de prison. "A ce jour, je vous confirme qu'effectivement, il vient d'être libéré", affirme son avocat Carlos Ngwapitshi. Jean-Jacques Wondo devait être présenté à une autorité congolaise, avant de rejoindre l'ambassade de Belgique.

Ce mercredi après-midi, Jean-Jacques Wondo est arrivé à la gare de Bruxelles-Midi mercredi après-midi, sous les applaudissements et accolades de ses proches, manifestement émus.

wondo-aeroport
wondo-aeroport-2

"L'essentiel est que j'ai retrouvé ma liberté. Je me battrai maintenant pour ma réhabilitation", a déclaré le Belgo-Congolais. En larmes, il a ensuite remercié ses proches et ses soutiens.

"Nous sommes très contents de sa libération", s'est réjoui le beau-frère de M. Wondo, Joël Kandolo. Il explique que la famille, mobilisée ces derniers mois, est passée par "toutes les émotions possibles et imaginables" et par de nombreuses nuits d'insomnies.

Aujourd'hui, "c'est l'aboutissement d'un long combat", a-t-il continué. "Nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés, que ce soit la presse ou les autorités belges, qui ont été avec nous depuis le début et jusqu'à la fin. Leurs interventions ont été déterminantes", a continué Joël Kandolo.

L'état de santé de M. Jean-Jacques Wondo s'est suffisamment détérioré

"C'est pour des raisons de santé", nous explique son avocat. "Monsieur Jean-Jacques Wondo est tombé malade. Nous avons plus d'une fois demandé aux autorités judiciaires de pouvoir lui apporter la liberté provisoire. Cela avait toujours été rejeté. Au fur et à mesure, nous avons évolué avec l'inspection. L'état de santé de M. Jean-Jacques Wondo s'est suffisamment détérioré. Et à ce titre, les autorités pénitentiaires et les autorités politiques du pays ont jugé bon de pouvoir accorder à M. Jean-Jacques Wondo la possibilité d'aller se faire soigner", explique Carlos Ngwapitshi.

Maxime Prévot, lui, assure que la Belgique a joué son rôle : "Comme la ministre des Affaires étrangères congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, l'a confirmé ce matin, le président congolais Félix Tshisekedi a probablement été à l'écoute des messages nombreux et réguliers adressés par les autorités belges".

Jean-Jacques Wondo continue de clamer son innocence, et va continuer à se battre en justice "afin qu'il soit lavé totalement de ses accusations fantaisistes".

Incarcéré depuis huit mois

Ce citoyen belge, expert des questions militaires et directeur adjoint à l'Administration générale des maisons de justice, était incarcéré depuis huit mois à Kinshasa. Il a été jugé en appel avec 37 personnes condamnées à mort en première instance pour une tentative de "coup d'État" survenue en mai dans la capitale congolaise. La semaine dernière, la cour d'appel militaire du Congo a confirmé la condamnation à mort en appel.

Le 19 mai 2024 au petit matin à Kinshasa, plusieurs dizaines d'hommes armés avaient attaqué le domicile d'un ministre avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. L'intervention des forces de sécurité avait mis fin à leur action et abouti à la mort de quatre assaillants. Cinquante et une personnes ont été présentées à la justice dans ce dossier. Quatorze ont été acquittées lors du premier procès, tandis que toutes les autres ont écopé de la peine capitale, dont Jean-Jacques Wondo.

Le Belge était considéré par la justice congolaise comme "le concepteur (...) du coup d'État manqué".

Sa famille et de nombreux soutiens se sont mobilisés pour défendre la cause de Jean-Jacques Wondo. La diplomatie belge a jugé "particulièrement inquiétantes" les peines de mort prononcées.

À lire aussi

Sélectionné pour vous