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Condamnés pour trafic de fourmis au Kenya, deux Belges et deux autres accusés écopent d'une amende de 6.831 euros... mais avec prison ferme en cas de non-paiement.
La justice kényane a tranché : David et Seppe, arrêtés pour trafic de fourmis, vont devoir payer près de 7000 euros d'amende. Ces deux adolescents de 19 et 18 ans, originaires de la région de Mol, ont été interpellés le 5 avril dans une pension bordant le lac Naivasha, dans le centre du Kenya, en possession de 5.000 fourmis reines - dont l'espèce Messor cephalotes, originaire de la région - insérées dans 2.244 tubes d'essai. Un document judiciaire indique que les fourmis, d'une valeur marchande estimée à environ 7.700 dollars, peuvent survivre au moins deux mois dans les contenants.
Les deux Flamands, ainsi qu'un Vietnamien et un Kenyan ont été condamnés à une amende de 6.831 euros, à payer dans les deux semaines. À défaut, ils risquent une peine de 12 mois de prison.
Un verdict est plutôt clément, mais porteur d’un message clair. La juge Angela Njeri Thuku a insisté sur la portée dissuasive de cette condamnation : "La peine minimale est une puissante expression de la politique gouvernementale", a-t-elle déclaré.
Elle a toutefois tenu à accorder une seconde chance aux prévenus, soulignant leur jeune âge et l’absence de récidive : "Tout le monde a le droit de glisser et de se relever", a-t-elle affirmé dans son jugement.
Cette décision a été accueillie avec soulagement. À l’énoncé du verdict, David et Seppe ont esquissé un sourire discret, et leurs mères ont fondu en larmes, d'après le correspondant de Het Laatste Nieuws présent sur place.
La juge a reconnu que le cadre légal actuel n’était pas adapté à des affaires de ce type, initialement conçu pour des infractions bien plus graves comme le braconnage d’éléphants. Un nouveau cadre législatif serait nécessaire pour mieux encadrer ce genre de dossier.
La possession de tout spécimen ou trophée d'animal sauvage sans permis est une infraction pénale au Kenya, passible d'une amende minimale d'environ 10.000 dollars et/ou d'une peine de prison potentielle d'au moins cinq ans.
le Kenyan Wildlife Service (KWS), l'agence nationale de conservation, a porté plainte contre eux, affirmant qu'il s'agissait non seulement d'un "crime contre la faune sauvage, mais aussi d'un acte de biopiraterie". Les suspects "avaient l'intention de faire passer les fourmis en contrebande vers des marchés d'animaux exotiques de grande valeur en Europe et en Asie, où la demande d'espèces d'insectes rares est en hausse", a-t-elle ajouté dans un communiqué.


















