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Nizar Trabelsi, ancien footballeur professionnel tunisien devenu djihadiste, a foulé à nouveau le sol belge ce matin après avoir passé douze années en détention aux États-Unis. Son arrivée à l’aéroport de Zaventem s’est accompagnée d’un dispositif de sécurité renforcé, avec une prise en charge immédiate par la police fédérale et les services de sécurité spécialisés.

Son retour sur le territoire belge soulève aujourd’hui de nombreuses interrogations. Nizar Trabelsi ne possédant pas la nationalité belge, la question de son statut juridique demeure non résolue. Les autorités devront trancher sur son éventuel droit de résidence ou envisager un nouveau transfert vers un autre pays, ajoutant une couche d’incertitude à une affaire déjà complexe.
Un attentat évité
Nizar Trabelsi avait été condamné en 2004 en Belgique à 10 ans de prison pour avoir planifié un attentat-suicide contre la base aérienne de Kleine-Brogel. Il avait reconnu, au cours du procès, qu’il avait l’intention de tuer des soldats américains casernés dans cette base.
En novembre 2008, les autorités états-uniennes avaient réclamé à la Belgique l’extradition de M. Trabelsi, car des Américains étaient présents sur la base aérienne de Kleine-Brogel. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait interdit, en urgence, à la Belgique d’extrader l’homme. Le gouvernement belge n’avait pas attendu l’épuisement des voies de recours et, le 3 octobre 2013, l’extradition avait été exécutée.
En juillet 2023, après dix années passées de détention, Nizar Trabelsi a été acquitté par un jury fédéral américain. Néanmoins, il est resté incarcéré à l’isolement pour séjour illégal.
En janvier dernier, la cour d’appel de Bruxelles avait condamné l’État belge à des astreintes, estimant qu’il ne faisait pas le nécessaire pour rapatrier Nizar Trabelsi en Belgique. La justice américaine et la justice belge ont donc fini par s’accorder sur son extradition.


















