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« Nous sommes à bout de souffle » : la Justice exprimera sa colère ce vendredi, Annelies Verlinden souhaite poursuivre le dialogue

Par RTL info avec Belga
Un objet suspect a été découvert ce mercredi matin à l’hôtel de ville d’Anvers, pouvant servir à déclencher un incendie. La police enquête et analyse les images de surveillance pour identifier l’auteur.

La ministre de la Justice Annelies Verlinden a indiqué mercredi comprendre le ras-le-bol des magistrats et du personnel de la Justice, dont elle reconnait le sous-financement depuis de longues années. Vendredi, un « rassemblement symbolique » aura lieu à 14h00 devant le Palais de justice de Bruxelles, à l’appel de différents organisations représentatives de la magistrature : Union professionnelle de la magistrature (UPM), Association syndicale des magistrats (ASM), Union royale des Juges de Paix et de Police (URJPP), une fédération de la magistrature germanophone (VDM), Magistratuur & Maatschappij, ainsi que la « Vakvereniging Pensioenhervorming ».

Si ce sont les projets Arizona de réforme des pensions qui ont été la goutte de trop, la grogne de ceux qui font la Justice est bien plus large, rappelle mercredi dans un communiqué le collectif organisateur de la manifestation. « La justice belge est à bout de souffle », et ce triste constat « n’est pas nouveau », avec de réelles conséquences pour le citoyen, alertent les magistrats : procédures retardées, audiences tenues dans des conditions indignes, personnel et collaborateurs payés en retard, moyens insuffisants pour l’exécution des peines, surpopulation carcérale décriée de toutes parts, etc. « Ce ne sont pas seulement les moyens financiers qui manquent, ce sont les fondations mêmes de la justice qui vacillent ». Cette Justice, « faute de réformes structurelles et de choix politiques clairs, n’est plus en mesure de remplir sa mission fondamentale : garantir les droits de chacun et préserver une paix sociale. »

À la mi-octobre, les magistrats du pays avaient lancé un ultimatum au gouvernement : sans « mesures concrètes et substantielles » d’ici au 13 novembre, ils sortiraient le lendemain dans la rue, sur la place Poelaert. Ils demandaient entre autres d’être entendus par la ministre compétente Annelies Verlinden, mais aussi le Premier ministre Bart De Wever et le ministre des Pensions Jan Jambon. Ces deux derniers se montrant bien moins enclins que la première à leur prêter une oreille attentive.

Vendredi, le rassemblement aura bien lieu. « Il est minuit moins une », insistent les organisations à l’origine de l’action.

Interrogée en commission Justice, la ministre Annelies Verlinden a exprimé son soutien et assuré qu’elle avait l’intention de poursuivre un « dialogue constructif » entamé ces derniers mois avec les représentants de la magistrature et du personnel. « Je comprends pleinement leur inquiétude, alors qu’ils sont sous forte pression et connaissent des conditions de travail pas toujours ’faisables’», indique-t-elle. Cette concertation, par groupes thématiques, a déjà mené, en juillet, à ce qu’elle appelle le « plan d’impulsion » pour la justice.

À court terme, il prévoit par exemple d’augmenter l’attractivité des métiers de la Justice avec chèques-repas, indemnité de télétravail, prime de bilinguisme renforcée, etc. « 21 millions d’euros ont été libérés pour des renforcements en personnel », dans les cours et tribunaux, au ministère public et à la Cour de Cassation, rappelle la ministre de la Justice. Le plan comportait aussi tout un volet sur la sécurité au sein des bâtiments de justice, entre autres. « Un premier pas. J’ai conscience qu’il en faut plus ».

À ce niveau cependant, la ministre est bien obligée de faire aveu d’impuissance pour le moment : dans le cadre des négociations budgétaires, elle continue de demander des moyens structurels en plus pour la Justice, mais « vous savez comme moi qu’il n’y a pas encore de clarté sur ce budget ».

« Nous devons explicitement reconnaitre que la Justice a été, structurellement, sous-financée depuis des années ».

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