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"Ça mérite d'être creusé": les syndicats ont-ils obtenu quelque chose de leur rencontre avec le ministre Clarinval?

Une série de mobilisations sont organisées ce mardi aux quatre coins du pays pour dénoncer la politique menée par le gouvernement fédéral. Une délégation syndicale s'est rendue à Bièvre pour rencontrer le ministre fédéral de l'Emploi et de l'Économie, David Clarinval (MR). Voici ce qui s'est dit lors de ce face-à-face.

Les représentants syndicaux et le ministre s'accordent à dire que la rencontre s'est déroulée "dans le respect". C'est positif donc, mais rien n'est décidé. David Clarinval explique: "Je ne suis évidemment pas d'accord sur tout, que ça soit clair, mais il y a des éléments qui méritent d'être creusés. Je comprends que des réformes qui sont prévues par l'Arizona sont assez impactantes et parfois difficiles mais elles sont nécessaires. On ne pourra donc pas faire l'impasse sur ces réformes mais on peut tenir compte des remarques et adapter les textes sur certains volets. (…) C'est un travail de co-construction et je me réjouis qu'on ait pu aborder ces détails aujourd'hui."

Il précise encore: "Nous n'avons pas trouvé d'accord aujourd'hui." Mais ne ferme pas la porte: "Nous n'allons pas donner de réponses favorables à toutes les demandes des syndicats mais il y en a quelques-unes que nous pourrons accueillir."

"Loin d'être suffisant"

Isabelle Meerhaeghe (CSC) réagit à la sortie: "Nous venions avec des questions très concrètes de façon à pouvoir le sensibiliser aux situations les plus difficiles que peuvent rencontrer les travailleurs, les personnes sans emploi, les malades de longue durée etc. Mais nous n'avons pas eu de réponses concrètes."

Elle regrette les aprioris de leur interlocuteur: "On reste dans certains clichés. Par exemple, quand on parle des malades, on sait qu'une partie des gens sont malades à cause du travail et rien dans l'accord de gouvernement ne parle d'obligation pour les employeurs d'améliorer les conditions de travail. Et on reste dans les clichés puisque le ministre nous dit: 'On a vraiment la culture de la maladie chez nous.' C'est difficile à entendre."

Pour autant, toute cette conversation n'est pas à jeter selon cette déléguée syndicale. Elle note, entre autre "une ouverture" sur les allocations de garantie de revenus (AGR): "Il s'agit d'un complément de chômage pour les personnes qui travaillent, surtout des femmes, à temps partiel et qui ont un petit revenu. Cette AGR dans le texte actuel est limité à deux ans maximum, comme le chômage et là, il entend quand même que la situation est compliquée."

Elle évoque aussi "un point positif" sur l'indexation automatique des salaires qui ne sera pas remise en question jusqu'à la fin de la législature. De bonnes choses donc selon les syndicats même si "c'est loin d'être suffisant".

Sébastien Carboni (FGTB) rejoint Isabelle Meerhaeghe et ajoute que "David Clarinval a un manque de connaissances du terrain": "Quand il dit 'tant pis' quand on lui pose une question sur une employée de Cora qui vient de travailler 38 ans qui a cotisé toute sa vie et qui est exclue du chômage. 'Tant pis, elle trouvera bien du boulot' répond-il. C'est faux! Il n'y a pas assez de boulot pour le nombre de demandeurs d'emploi."

Il parle également d'ouvertures sur certaines questions et martèle: "La mobilisation ça marche et on va continuer."

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