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Les syndicats et les employeurs, réunis au sein du Conseil national du travail (CNT), demandent au gouvernement fédéral d’aller moins loin que ce qui avait été annoncé dans la réforme des fins de carrière. Ils souhaitent notamment que le durcissement soit plus lent pour les femmes que pour les hommes, selon un avis qu’ils ont rendu récemment.
Le régime des fins de carrière est destiné aux personnes qui souhaitent travailler à mi-temps ou à quatre cinquièmes à la fin de leur carrière. Dans ce cadre, elles reçoivent des allocations jusqu’à leur pension. Le gouvernement De Wever a annoncé une réforme en profondeur de ce système, avec une durée minimale de carrière requise pour y accéder qui passera de 25 à 30 ans, puis sera portée à 35 ans d’ici à 2030.
Dans le cadre du régime actuel, toute personne ayant 60 ans et 25 ans de carrière a de toute façon droit à l’allocation. Pour les plus de 55 ans, il existe des régimes distincts pour des cas spécifiques tels que les entreprises en cours de restructuration et les métiers dits lourds. En outre, il existe également une possibilité de régime de fin de carrière à partir de 55 ans après une carrière professionnelle de 35 ans par le biais d’une convention collective sectorielle.
En avril, le cabinet du ministre de l’Emploi David Clarinval (MR) avait confirmé que ce dernier groupe de plus de 55 ans conserverait le droit à un régime de fin de carrière mais qu’il ne recevrait plus d’allocations en contrepartie. Recourir à cette possibilité deviendrait donc plus exceptionnel qu’actuellement.
Le fait que le gouvernement veuille intervenir dans les régimes spécifiques – moins contraignants – se heurte toutefois à la résistance des syndicats et des employeurs. Ils demandent ainsi le maintien des régimes de fin de carrière entre 55 et 59 ans. Cela permettrait, entre autres, aux travailleurs de métiers lourds d’y accéder à partir de 55 et 25 ans d’ancienneté.
Afin de tenir compte de la situation différente des femmes sur le marché du travail, le CNT demande par ailleurs d’adapter la condition de carrière pour les femmes et d’introduire un calendrier de relèvement progressif de la condition d’ancienneté qui soit différencié pour les femmes et pour les hommes. L’objectif est de permettre aux femmes d’obtenir un régime de fin de carrière en 2030 avec 30 ans d’expérience professionnelle, alors que les hommes devront avoir 35 ans d’expérience à cette date.
Ce calendrier dérogatoire a pour but de corriger une inégalité structurelle à laquelle sont confrontées les femmes nées dans les années 1960-1970. Ces travailleuses n’ont en effet pas eu accès, durant leur parcours de vie, aux mesures qui favorisent la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale aujourd’hui en place, telles que le crédit-temps et le congé parental.

















