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Le Conseil des ministres restreint toujours divisé sur le boycott de produits de colonies israéliennes

Le gouvernement réuni en comité restreint a confirmé mercredi sa position diplomatique à propos du conflit qui oppose Israël et le Hamas. Quelques mesures concrètes seront prises mais à cette heure il n'est pas question d'interdiction d'importation de produits venant des Territoires palestiniens occupés comme l'ont proposé plusieurs partis. Les travaux sur la différenciation de ces produits se poursuivront toutefois, a assuré une source.

Le gouvernement a arrêté sa position lors des réunions du 13 et 20 octobre. Elle a déjà été exprimée par le Premier ministre, Alexander De Croo, et la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, au parlement et à l'occasion de déclarations publiques. Dans l'Union européenne, la Belgique fait partie des pays les plus en pointe en vue d'arrêter la guerre qui fait rage dans la bande de Gaza. Elle a soutenu le 27 octobre une résolution des Nations Unies initiée par la Jordanie et demandant une trêve humanitaire aux côtés de sept autres pays de l'UE.

Mme Lahbib rappelait mercredi "l'engagement constant des Affaires étrangères pour obtenir un cessez-le-feu humanitaire immédiat, promouvoir la désescalade, l'accès à l'aide humanitaire pour la population de Gaza, la protection des civils et la libération des otages civils". La ministre répétera ce message au son homologue israélien Eli Cohen qu'elle a rencontré en fin d'après-midi et jeudi à Paris durant une conférence internationale sur la situation humanitaire à Gaza, ainsi qu'au niveau européen au cours du Conseil affaires étrangères la semaine prochaine.

Des mesures suplémentaires

Parmi les mesures supplémentaires qui seront prises figure la mise en place d'une table ronde de discussion rassemblant les représentants des communautés juives et palestiniennes sous l'égide de la secrétaire d'État à l'égalité des chances, Marie-Colline Leroy. Ce, en vue de promouvoir le dialogue intercommunautaire en Belgique.

La Belgique s'engage par ailleurs à accueillir des femmes et des enfants gazaouis gravement blessés - l'hôpital de Neder-Over-Heembeek est cité mais pas confirmé-, à fournir 5 millions d'euros à la Cour pénale internationale, à faire livrer des médicaments à Gaza par l'intermédiaire de la Croix-Rouge internationale, et à destination de la population locale et des otages retenus par le Hamas et, enfin, apporter de l'aide via la Défense aux hôpitaux égyptiens.

Le soutien financier à la CPI vise le travail le travail de celle-ci sur la lutte contre l'impunité, "et ce afin que les responsabilités soient établies sur base d'une enquête indépendante et objective", a-t-on indiqué au cabinet de Mme Lahbib.

Le travail se poursuit par ailleurs pour permettre aux citoyens belges de quitter la région. Sur les 50 personnes qui ont été autorisées à sortir par les autorités égyptiennes et israéliennes, 39 ont pu quitter Gaza: 28 le 2 novembre, et 11 le 7 novembre. Ils ont pu rejoindre l'Égypte via le poste-frontière de Rafah. Il s'agit essentiellement de femmes et d'enfants. De nombreux autres Belges veulent encore quitter la Région. Les services sont mobilisés de l'autre côté de la frontière à Rafah et au Caire afin de les aider, selon la ministre qui en fait l'une de ses priorités.

Les socialistes, les écologistes et le CD&V soutiennent également des mesures touchant les produits en provenance des Territoires palestiniens occupés. Le CD&V a annoncé le dépôt d'une proposition de loi en interdisant le commerce. Il n'en est pas question pour le moment, faute de consensus. Les libéraux, en particulier le MR, s'y montrent opposés. Conformément à l'accord de gouvernement, il faudra toutefois poursuivre le travail sur la différenciation de ces produits. Un engagement qui avait déjà été pris en mai 2021 lors d'une précédente crise entre Israël et le Hamas ainsi qu'entre Arabes et Juifs israéliens.

 

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