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Chaque hiver, les hélicoptères de secours français jouent un rôle essentiel dans les zones les plus escarpées des Alpes. En Savoie, alors que les fêtes approchent et que les stations se remplissent, les équipes de la section aérienne des CRS Alpes sont en alerte permanente. Notre équipe a pu monter à bord du Choucas 73, basé au pied du massif savoyard.
Des conditions extrêmes
Le major Yoann Haberey, à la tête de l’équipe, veille avec ses collègues à la sécurité des skieurs sur l’ensemble des domaines skiables de la région. Chaque intervention nécessite une préparation minutieuse, surtout lorsque la météo se dégrade. « On est tributaire un peu des vallées et de leur axe, et puis de l’altitude dans laquelle sont les nuages », explique-t-il, alors que l’hélicoptère se dirige vers une pente raide.
Sur place, un jeune skieur brésilien s’est blessé en pratiquant du hors-piste de proximité. « Il a perdu le contrôle des skis, il est sorti de la piste et il a chuté en contrebas dans une petite cunette », décrit le major Haberey.
Une prise en charge rapide
Sur le terrain, le docteur Augustin Mosquet, médecin du centre hospitalier de Saint-Jean-de-Maurienne, examine le blessé : « C’est plutôt un col du fémur. Donc ce qu’on fait c’est surtout de l’antalgie, il est plutôt stable au niveau hémodynamique. » L’évacuation se fait à l’aide d’une luge, direction l’hôpital.
D’un coup on va avoir des coups de froid avec des chutes de neige importantes et la semaine suivante, des grosses chaleurs
À peine le patient déposé, l’équipe repart pour une nouvelle intervention, cette fois auprès d’un skieur français. Sa rotule s’est déboîtée. « J’ai pu tirer dessus, ça a réduit la luxation de rotule », indique le docteur Mosquet. « Je pense qu’il est encore douloureux dessous, donc à mon avis il y a peut-être quelque chose. »
« Un risque évolutif »
Avec une hausse attendue de 7 % du nombre de touristes cet hiver en Savoie, les secours s’inquiètent. Beaucoup de visiteurs pratiquent le ski (et parfois le hors-piste) sans bien connaître la montagne ni les conditions locales. « D’un coup on va avoir des coups de froid avec des chutes de neige importantes et la semaine suivante, des grosses chaleurs qui vont faire un risque évolutif », prévient Yoann Haberey. « Au début, on a un risque de neige froide, des avalanches à grande ampleur… donc des créneaux de pratique qui vont être différents. »
Les équipes de secours de Modane, parmi les plus sollicitées des Alpes, effectuent en moyenne 350 interventions chaque année. Entre conditions météorologiques complexes, terrains escarpés et affluence touristique, les secouristes se tiennent prêts à intervenir à tout moment, parfois plusieurs fois par jour, pour garantir la sécurité sur les pistes… et bien au-delà.















