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La suppression de la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire ouvre la voie à un retour de l’atome dans le mix énergétique belge, mais sans garanties concrètes à court terme.
La modification de la loi sur le nucléaire en Belgique pourrait être la source de grands changements, mais pas tout de suite. La loi de 2003, il faut le rappeler, imposait la fermeture de tous les réacteurs et l’interdiction d’en construire de nouvelles centrales.
La suppression de cette loi lève ce verrou et ouvre la voie à la possibilité de prolonger les centrales existantes et d’en construire de nouveaux réacteurs avec l’objectif du gouvernement De Wever d’atteindre les 8 gigawatts w d’ici 2035.
Ce vote est hautement symbolique, même si, pour l'instant, cela ne changera pas grand-chose. Reste que, symboliquement, c'est un tournant.
Pourquoi ce retour du nucléaire ?
Le gouvernement De Wever veut en faire une composante majeure du futur mix énergétique, aux côtés du solaire, de l’éolien et d’autres énergies renouvelables.
Objectif :
- Réduire la dépendance aux énergies fossiles,
- Garantir la sécurité d’approvisionnement du pays.
Prolonger d’abord, construire ensuite ?
La priorité du gouvernement va à la prolongation des centrales encore actives, notamment Doel 4 et Tihange 3. D’autres unités pourraient aussi être maintenues en activité, mais aucune liste précise n’a été publiée à ce stade.
Qui va gérer cette prolongation ? Quel opérateur ? Engie ou un autre ? Là encore, le flou domine.
Parallèlement, le gouvernement envisage de nouvelles installations. Mais lesquelles ? Des petits réacteurs modulaires (SMR) ou des réacteurs de type EPR, plus puissants ? Aucune décision officielle n’a été prise.
Et c'est justement ce que reproche l'opposition à la décision du gouvernement De Wever. Elle exige plus de clarté sur ces projets de réinvestissement et leur mise en oeuvre.
Le nucléaire, un pari coûteux et à long terme
Il faut dire que ce type de projets coûte cher. Construire de nouvelles centrales représente un investissement colossal :
- Pour 4 GW supplémentaires, il faudrait environ 40 milliards d’euros, voire plus selon certaines sources.
- Les délais sont aussi très longs : 10 à 15 ans pour construire une centrale, avec des retours sur investissement à l’horizon de plusieurs décennies.
Autrement dit, on est encore loin de voir les projets du gouvernement actuel se concrétiser.


















