Partager:
Le gouvernement flamand est parvenu à un accord sur le budget 2026, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) sur le réseau social X. Ce dernier pourra donc prononcer sa « Déclaration de septembre » au parlement régional lundi à 14h00.
« Nous venons de parvenir à un accord important après de longues mais constructives discussions budgétaires. La Flandre envisage l’avenir avec ambition », a publié M. Diependaele.
L’un des points de friction les plus importants concernait l’augmentation de la cotisation annuelle d’assurance maladie. Celle-ci augmenterait d’environ 35 euros pour atteindre 100 euros par an en 2026. Pour les personnes plus vulnérables, l’augmentation sera limitée à quelques euros.
Ces derniers jours, le gouvernement flamand a réclamé 1,5 milliard d’euros pour maintenir le budget de l’année prochaine sur la bonne voie et atteindre l’équilibre budgétaire en 2027. Il s’agit d’un effort sans précédent au niveau flamand.
Les économies décidées par le gouvernement de M. Diependaele et ainsi que les recettes attendues seront présentées dans la Déclaration de septembre. Cependant, certains détails ont déjà fuité.
Par exemple, le gouvernement compte reporter les investissements prévus dans le but d’économiser plusieurs centaines de millions d’euros. En outre, il souhaite réaliser des économies en travaillant plus efficacement. Autrement dit, il ambitionne d’économiser environ 100 millions d’euros en recrutant moins de consultants et en ne remplaçant pas les fonctionnaires qui partent à la retraite.
L’exécutif flamand réduit par ailleurs considérablement les subventions. Il était d’abord prévu de dégager 70 millions d’euros à partir de l’année prochaine grâce à la réforme et à la suppression de subventions. Mais 140 millions supplémentaires viendraient désormais s’y ajouter.
L’une des nombreuses subventions flamandes est le bon de réduction sur les appareils ménagers à faible consommation d’énergie, le très controversé « bon frigo ». Pour Vooruit, celui-ci peut être supprimé s’il y a une réduction de la facture d’électricité, notamment grâce à de nouvelles coupes dans la « sursubvention » des panneaux solaires dans les grandes entreprises. La ministre de l’Énergie Melissa Depraetere (Vooruit) a déjà annoncé qu’elle souhaitait ainsi réduire la facture de 290 millions d’euros au cours de cette législature. La suppression du « bon frigo » ne permettra d’économiser que quelques millions d’euros l’année prochaine, mais elle revêt une importance symbolique.
Prime scolaire en danger
La suppression de la prime scolaire annuelle, qui varie entre 23 et 70 euros selon l’âge, était également à l’ordre du jour dimanche. Il n’est pas encore clair si cette prime a effectivement été supprimée.
À partir du 1er janvier 2026, les personnes disposant des revenus les plus élevés ne pourront plus bénéficier de la prime à la rénovation. Des études ont en effet montré que les personnes appartenant à cette catégorie de revenus rénovent leur logement même sans cette prime. Plus tôt cette année, le gouvernement flamand avait déjà réduit ces primes.
Du côté des recettes, il est notamment prévu d’augmenter la taxe kilométrique pour les camions. Cela devrait générer 90 millions d’euros de recettes supplémentaires l’année prochaine. À partir de 2027, ce montant pourrait même atteindre 180 millions d’euros.
Il y aura aussi une augmentation de la prime d’assurance maladie. Il s’agit de la prime que chaque Flamand paie tous les ans via sa caisse d’assurance maladie pour la protection sociale flamande. Cette année, la prime s’élève à 64 euros (ou 32 euros pour les personnes ayant droit à l’allocation majorée). Après de nombreuses discussions et calculs, la prime standard passerait à 100 euros en 2026. Pour les personnes bénéficiant d’une intervention majorée, l’augmentation resterait très limitée. Elles paieraient 35 euros l’année prochaine (contre 32 euros actuellement).
En ce qui concerne la réforme et la réduction des droits de succession, le montant inscrit pour l’année prochaine est bien inférieure aux 242 millions d’euros initialement prévus. Il s’agirait plutôt de quelques dizaines de millions d’euros. Il est question d’une réduction progressive, plusieurs pistes étant encore à l’étude. L’objectif serait de donner la priorité aux « personnes qui en ont le plus besoin » (célibataires sans enfants et conjoints survivants).
Supprimer les abus
Dans le même temps, l’objectif est de supprimer les abus du système des droits de succession, notamment du régime favorable aux sociétés familiales. En s’attaquant à ces abus, l’exercice sur les droits de succession pourrait être neutre sur le plan budgétaire dès l’année prochaine, comme l’avait demandé Vooruit.
On s’attend à ce que les textes contiennent également une référence à la « notion élargie de revenu ». Ce terme, qui figure également dans l’accord de gouvernement, signifie que ce n’est pas uniquement le revenu professionnel qui sert de référence, mais un éventail plus large de revenus. Les socialistes flamands veulent surtout éviter que les personnes qui se versent un faible salaire, par exemple par l’intermédiaire d’une société de gestion, puissent prétendre ensuite à toutes sortes d’avantages et de primes.
Concrètement, à partir de l’année prochaine, toute personne prétendant à une prime ou à une subvention devra signer une déclaration sur l’honneur attestant que ses revenus sont limités. Il n’y aura donc pas de cadastre du patrimoine, une mesure à laquelle s’opposaient la N-VA et le CD&V.



















