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Les Belges doivent travailler jusqu'à 67 ans, mais cet ancien ministre touchera une prépension "très confortable" à 60 ans: "C'est du foutage de gueule"

Hervé Jamar, ancien ministre et parlementaire, se retire de ses fonctions. Il justifie sa démission par un choix de vie mûrement réfléchi, salué par certains, mais vivement critiqué par d'autres, notamment sur le plan symbolique.

C’est une page qui se tourne pour Hervé Jamar. À 60 ans, le gouverneur de la province de Liège a décidé de mettre un terme à sa carrière politique et administrative, après 40 ans de vie publique. Une décision annoncée dans la presse régionale et justifiée par un besoin de ralentir le rythme : "Tout le monde vit à 100 à l'heure et on oublie qu'on existe", confie-t-il. "Étant à l'âge de la pré-retraite, j'ai envie de vivre ma vie de grand-père, de papa, de compagnon", ajoute-t-il, en rappelant qu’il avait subi une greffe du foie à l’été 2020.

Un choix personnel... aux conséquences politiques

Sa démission ne sera effective qu’une fois son successeur désigné, un processus qui relève du gouvernement wallon, avec une validation finale par le gouvernement fédéral. Une procédure qui pourrait prendre plusieurs mois. En attendant, Hervé Jamar reste en poste.

Ce départ, fruit d’une réflexion personnelle et familiale, est aussi motivé par des avis médicaux l’incitant à lever le pied. L’ancien ministre libéral affirme par ailleurs qu’il ne percevra aucune indemnité de départ, comme ce fut déjà le cas lorsqu’il est devenu gouverneur.

Une pré-retraite qui fait débat

Mais cette décision suscite aussi des réactions plus critiques. L’ancien président de DéFI, François De Smet, s’est insurgé contre ce qu'il considère être un message contradictoire envoyé à la population : "Demander à tout le monde de travailler jusqu'à 67 ans, réduire les pensions et laisser un gouverneur prendre une confortable retraite à 60 ans, c'est du foutage de gueule".

Interrogé sur le montant qu’il percevra, Hervé Jamar a précisé qu’il entre dans les conditions pour bénéficier d’une pré-retraite à 60 ans, en raison de ses fonctions antérieures de ministre et parlementaire pendant plus de 15 ans. Il estime que ses revenus tourneront autour de 2 900 euros nets par mois jusqu’à ses 63 ans, âge auquel il percevra une pension d’environ 4 000 euros, sans possibilité de dépasser le plafond légal.

Une fin de carrière discrète

Loin des projecteurs nationaux, Hervé Jamar quitte ses fonctions sur un choix personnel, loin des tumultes politiques. Mais dans un contexte de débats sensibles sur l’âge de la retraite et les régimes spéciaux, ce départ soulève des questions de fond sur l’équité et la symbolique des fonctions publiques.

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