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À Anvers, les fusillades et les règlements de compte, de près ou de loin, dans le milieu de la drogue, se multiplient avec une dernière victime en date, une fillette de 11 ans, tuée lundi. Est-ce un début ? Cela va-t-il continuer ?
"J'espère que non", clame Michel Claise. "J'espère que ça va s'arrêter, mais ça n'est pas neuf, ça existe également en France ou aux Pays-Bas. J'espère qu'on va pouvoir stopper cela, mais il faudra disposer de moyens à la hauteur pour y arriver".
Récemment, la ministre de la Justice a expliqué que le combat serait long, difficile, et qu'il y aurait encore des drames. Michel Claise partage également ce point de vue. "Je le crains également. Ils ont un tel sentiment d'impunité et une telle puissance financière qu'ils s'en fichent de se cacher désormais. Les trafiquants se pensent tout permis".
Mais est-ce réversible ? "Oui, mais il faut lutter contre les trois types d'infractions sans lesquelles les trafiquants ne pourraient pas survivre: le trafic, en amont, puis la corruption et le blanchiment d'argent, qui sont deux phénomènes en expansion".
Avant d'attaquer les politiciens, qui, selon Michel Claise, peuvent freiner certaines enquêtes. "Il faudrait qu'il y ait un parquet tout à fait indépendant, avec aucun rapport avec l'exécutif". Sous-entendu que les politiques freinent l'avancée de certaines enquêtes ? "Oui, c'est possible. Ils les freinent pour une bonne raison : c'est qu'ils n'octroient pas le budget suffisant. Le font-ils à dessein ou parce qu'il n'y a pas assez d'argent ? Ça, je ne sais pas".