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Le ministre wallon de la Santé souhaite qu'on aille beaucoup plus loin tant au niveau régional qu'au niveau fédéral, pour lutter contre les problématiques liées à l'alcool.
Yves Coppieters, ministre de la Santé en région wallonne, était l'invité de Martin Buxant ce lundi matin sur bel RTL. Il a expliqué vouloir s'attaquer à la problématique de l'alcool, avec un budget de 80 millions d'euros par an, qui seront alloués à la prévention en région wallonne.
Les jeunes et la consommation problématique seront ciblés particulièrement. "14% de la population belge qui consomme de l'alcool a une consommation problématique. Et 7% d'entre eux, en plus, ont une dépendance", a expliqué Yves Coppieters, qui estime en outre que son homologue au Fédéral, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, ne va pas assez loin en la matière dans son plan interfédéral.
"Les 75 mesures qui sont menées sont insuffisantes, elles ne sont pas assez ambitieuses, a-t-il déclaré. L'interdiction d'alcool, ça doit aller jusqu'à 18 ans. Par exemple, la publicité. Vous savez très bien que quand on regarde la publicité, on voit la pub pour des alcools forts, surtout dans les périodes de fêtes, etc. Ce n'est pas acceptable."
Le ministre n'hésitera pas à s'en prendre au lobby de l'alcool s'il le faut. "Oui, bien sûr, et il faut que le ministre Vandenbroucke soit beaucoup plus ambitieux par rapport à ça. Il faut revoir les 75 mesures et dire maintenant, il faut l'interdiction complète de l'alcool en général comme on l'a fait pour le tabagisme", a-t-il lancé.
L'eau plus accessible
Martin Buxant a également interrogé le ministre sur la carafe d'eau dans l'horeca. Peut-on l'imposer ? "Il faut le favoriser, a répondu Yves Coppieters. Je pense qu'il faut responsabiliser les producteurs et les restaurateurs à aller plus vite que d'attendre des lois ou des normes qui l'obligent".
Il a ensuite donné l'exemple des festivals et autres événements subventionnés par la région wallonne, où, selon, lui, l'accès à l'eau doit être gratuit.
"On l'a vu aux 24 heures de Louvain-la-Neuve récemment, il y avait des stewards qui distribuaient de l'eau aux étudiants. Et on a vu qu'il y a eu deux fois moins d'interventions de la Croix-Rouge cette année. Pourquoi ? Parce que le jeune qui n'a pas beaucoup d'argent, il ne va pas dépenser son argent pour acheter de l'eau. Il va surtout le garder pour la bière. Et donc si on distribue de l'eau, fatalement, on diminue les risques", a-t-il expliqué.
Le ministre wallon de la Santé pourrait-il dès lors supprimer les subventions à certains festivals qui ne donnent pas accès à l'eau ? "En tout cas, on pourrait conditionner ces subventions", a-t-il répondu.
Donner une place au sans alcool
Yves Coppieters a encore expliqué ne pas craindre de s'en prendre à la bière, un secteur de poids économiquement en Belgique. "Je pense que les producteurs doivent comprendre l'enjeu des bières sans alcool, de tout ce qui est sans alcool, qui fonctionne. Il y a une demande par rapport à ça. Et donc, ce qu'il faut, c'est demander aux producteurs aussi de mettre en avant ces produits sans alcool. Et que dans les restaurants, dans votre carte, quand vous recevez votre carte, il y ait aussi ce choix de ces boissons sans alcool. Et on voit très bien que la population est demandeuse de ça. Il y a de plus en plus de succès. Alors, pourquoi attendre des normes du politique ? Et pourquoi ne pas aller plus vite, puisque ça a le vent en poupe", a-t-il conclu.