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Mauvaise nouvelle pour les travailleurs de nuit : selon la CSC, la réforme pourrait leur faire perdre 3.180 euros par an

Par RTL info avec Belga
La réforme des primes de nuit et la définition élargie de l’e‑commerce inquiètent les syndicats. Selon la CSC, de nombreux travailleurs pourraient perdre plusieurs centaines d’euros par mois.

La réforme du travail de nuit pourrait faire perdre jusqu’à 228 euros brut par mois ou 3.180 euros par an à un nouveau travailleur, ressort-il d’estimations publiées lundi par la CSC Alimentation et Services. La réforme prévoit un régime spécifique pour la distribution et l’e-commerce, où le travail de nuit ne sera considéré comme tel qu’entre 23h00 (contre 20h00 précédemment) et 06h00.

« Prenons l’exemple d’un nouvel embauché en travail de nuit qui a des primes de nuit, à 20 % en plus du salaire normal. Avec la réforme, ce dernier perdrait trois heures de primes chaque nuit. Cela reviendrait à une perte de 228 euros brut par mois ou 3.180 euros par an », estime la CSC.

Dans le secteur de la distribution, les primes de nuit ne sont actuellement déjà payées qu’entre 22h00 et 06h00 mais représentent en revanche jusqu’à 40 % du salaire de base dans certaines entreprises. Avec la réforme, un nouveau travailleur de nuit perdra donc une heure de prime de nuit, ce qui correspond à 190 euros brut par mois ou 2.640 euros par an, calcule le syndicat.

Par ailleurs, la CSC dénonce le caractère trop vaste de la définition d’e-commerce retenue par le gouvernement. Derrière cette terminologie sont regroupées 14 commissions paritaires et une série d’activités comprenant notamment le commerce de détail lorsque la vente est entièrement ou partiellement effectuée en ligne, le commerce de gros, les activités logistiques pour compte de tiers ainsi que Bpost.

« Ces commissions paritaires correspondent à 980.000 travailleurs, soit 23 % de l’emploi en Belgique. C’est beaucoup trop large. Selon les estimations, l’e-commerce emploie 30.000 personnes en Belgique, soit 0,7 % de l’emploi », commente Luc Debast, porte-parole de la CSC Alimentation et Services pour le commerce alimentaire. Le critère de vente en ligne est considéré comme trop peu contraignant par le syndicat : « Ce critère est mauvais. Par exemple, un supermarché réalisant 5 % de son chiffre d’affaires en ligne satisfait au critère. Il va faire passer progressivement la totalité de ses travailleurs dans le nouveau régime, alors que presque personne n’y travaille pour l’e-commerce. Cette réforme ne vise pas du tout à aider l’e-commerce mais bien à baisser les primes de nuit dans un quart de toute l’économie. »

Les primes prévues dans les conventions collectives existantes restent pleinement d’application. Les employeurs auront la possibilité d’accorder à leurs nouveaux travailleurs les mêmes primes que celles perçues par les travailleurs déjà en poste.

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