Accueil Actu Belgique Politique

Nos ministres cumulent indemnités de logement et logement de fonction offert : toutes nos demandes d’interview rejetées

Par RTL info avec Belga, Loïc Parmentier et Nicolas Foulon
Le sujet des indemnités de logement que reçoivent les ministres a une nouvelle fois fait débat jeudi à la Chambre. Le cas du vice-Premier ministre MR, David Clarinval, a été plus particulièrement épinglé par le PTB et DéFI, qui dénoncent des privilèges indécents, tandis que la majorité défend les économies déjà réalisées sur les salaires et frais ministériels.

Les ministres touchent un salaire tournant autour de 10.000 euros nets par mois, auxquels s’ajoutent des frais de représentation variant de 375 à 750 euros par mois, ainsi qu’une indemnité mensuelle de logement de 1.962 euros non fiscalisée. Mais en plus de cette indemnité de presque 2.000€ par mois pour se loger, 11 ministres sur 15 disposent d’un logement de fonction dans leur cabinet. Comme le célèbre Lambermont, un hôtel de maître du XVIIIe siècle de style néoclassique, résidence du Premier ministre. Les 4 ministres restants seraient en droit de demander même si, eux, habitent Bruxelles. Il apparaît également qu’un logement est loué par la Régie des bâtiments au bénéfice de M. Clarinval, son cabinet ne disposant pas d’installations permettant de loger une personne.

Double avantage

Il s’agit donc d’un double avantage pour tous les ministres : logement gratuit à Bruxelles + indemnités de presque 2000€ par mois… pour se loger. « Quoi ? Vous recevez 2000 euros de primes pour payer du logement ? Mais vous avez déjà un logement payé par l’État », dénonçait le président du PTB, Raoul Hedebouw, à la Chambre en le 5 juin dernier après avoir repéré l’anomalie. Il a fallu de nombreuses questions parlementaires et un ping-pong entre le Premier ministre et la ministre en charge de la Régie des bâtiments pour permettre à l’opposition de faire la lumière sur ces indemnités et les logements de fonction. « Si de nouvelles propositions sont faites, par exemple pour adapter un certain mécanisme de rémunération, elles peuvent toujours être discutées au sein de la majorité », avait simplement répondu Bart De Wever à l’époque, montrant le manque de volonté des membres du gouvernement de se passer de cet avantage.

PTB et DéFi scandalisés

Hier à la Chambre, Sofie Merckx (PTB) et François De Smet (DéFI) ont réclamé que le gouvernement mette fin à ces indemnités, ainsi qu’au loyer payé pour M. Clarinval. « Fini l’assistanat, il n’a qu’à le payer lui-même », a lancé Mme Merckx sous les huées de Denis Ducarme (MR) qui l’a taxée de populisme. « Vous enlevez 350.000 euros à la politique des sans-abri, mais vous ne touchez pas à la somme équivalente accordée sous forme de complément de salaire aux ministres », a fait remarquer M. De Smet. « Cela ne me dérange pas qu’un ministre gagne correctement sa vie mais quand une indemnité devient un privilège, pour la population, c’est inacceptable ».

S’exprimant au nom du Premier ministre, Anneleen Van Bossuyt, la ministre de l’Intégration sociale N-VA, a préféré rappeler les économies de 8 % déjà appliquées sur le salaire des ministres, la limitation du nombre de ministres à 15 ou encore la réduction des frais de cabinet décidée sous cette législature. « Peu de gouvernements ont fait autant d’économies sur leurs frais de fonctionnement », a-t-elle souligné, ajoutant : « S’il devait être nécessaire de réaliser des économies supplémentaires, celles-ci seront comme toujours discutées au sein du gouvernement. »

Tacle de la N-VA au PTB qui reverse son salaire au parti

La ministre N-VA a visé plus particulièrement le PTB, dont les députés rétrocèdent à leur parti une part de rémunération telle qu’ils se contentent d’un salaire moyen. Le salaire d’un ministre répond au même principe d’enveloppe salariale que les parlementaires, a-t-elle expliqué. « Que vous la reversiez au parti ne change rien pour le contribuable. Si vous vous souciez vraiment de lui, reversez-lui cet argent plutôt qu’au parti communiste ».

« Combien de fois n’avons-nous pas déposé des propositions de loi pour diviser par deux le salaire des députés ? Dix fois, vingt fois ! Eh bien nous continuerons à le faire », a répliqué Mme Merckx.

Refus d’interview et de visite de leur logement

Hier, Loïc Parmentier a contacté tous les ministres francophones de cette législature avec deux demandes : une interview sur le sujet et une visite de leur logement de fonction. Aucun n’a répondu positivement.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus