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La députée PS Sophie Thémont déposera à la prochaine séance plénière de la Chambre une motion de méfiance contre le ministre de l’Emploi David Clarinval, après les propos selon elle «mensongers et stigmatisants» qu’il a tenus sur la réforme du chômage, a-t-elle annoncé ce jeudi.
La députée-bourgmestre de Flémalle est à l’origine de la question parlementaire qui a déclenché la polémique. À ses yeux, le ministre «a sciemment manipulé les faits et instrumentalisé les médias».
Dans une interview sur bel RTL mercredi matin, le ministre résumait ces chiffres en notant que «plus d’un chômeur sur deux qui va être exclu au cours de l’année prochaine et de l’année suivante est d’origine étrangère, donc ça fait moins de la moitié qui sont Belges en réalité». Or les données de la Banque Carrefour de la Sécurité sociale (BCSS) utilisées par le ministre ne permettent pas de distinguer la nationalité uniquement.
«En clair, un Belge né ici, de père belge et d’une mère d’origine italienne par exemple, est classé comme issu de l’immigration dans certaines bases de données. Le ministre le sait parfaitement, et pourtant, il a affirmé sur bel RTL que ‘moins de la moitié des futurs exclus du chômage sont Belges’ pour laisser sous-entendre que tous les autres ne le sont pas, que tous les autres sont étrangers. C’est factuellement faux et politiquement dangereux», selon Sophie Thémont.
Dans une réaction, le ministre Clarinval a répondu en clamant son opposition à toute stigmatisation et en clarifiant que «les chiffres communiqués concernent bien l’origine, et non la nationalité». Mais pour Sophie Thémont, «ce n’est pas une maladresse, c’est une orchestration: en amalgamant origine et nationalité, il alimente des réflexes racistes et xénophobes. Un ministre qui ment et divise doit s’expliquer et tirer les conséquences de ses propos.»



















