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Quatre familles mises à la rue portent plainte contre la ministre à l’Asile et à la Migration : « Elle soumet des personnes à des traitements inhumains »

Par RTL info avec Belga
En Belgique, le débat sur l’asile s’intensifie : la ministre Anneleen Van Bossuyt accuse la politique migratoire du pays d’avoir été « trop souple » et plaide pour un contrôle renforcé des flux, citant l’échec des retours comme problème européen.

Quatre familles de demandeurs d’asile ont déposé plainte devant le procureur général de Bruxelles contre la ministre de l’Asile et de l’Immigration, Anneleen Van Bossuyt, ont annoncé leurs avocats mercredi. Elles dénoncent le refus de la ministre N-VA de leur accorder une place d’accueil malgré des ordonnances assorties d’astreintes rendues par le tribunal du travail.

Il s’agit de deux couples avec un enfant, d’un couple avec cinq enfants et d’une mère seule avec un nourrisson originaires d’Afghanistan et d’Erythrée. Ils ont reçu l’asile en Grèce mais la situation est telle là-bas que, dans les faits, le statut de protection est inopérant : absence de logement, impossibilité d’accéder à des soins médicaux, pas de scolarité, etc. « Une des familles est venue en Belgique car leur enfant doit être opéré et en Grèce, cela leur est impossible », a expliqué Me Farah Féguy.

Ces familles ont donc demandé l’asile en Belgique mais, depuis peu, les services de l’immigration peuvent refuser l’accueil de personnes qui bénéficient d’une protection dans un autre pays. La loi impose toutefois de procéder à l’examen individuel de la situation de vulnérabilité de chaque demandeur. Or, selon les avocats, la ministre a donné instruction à Fedasil de refuser systématiquement d’accueillir ces personnes. Le tribunal de travail leur donné raison à plusieurs reprises et condamné Fedasil à accueillir ces familles. En vain : l’agence fédérale refuse d’exécuter ces décisions « à la demande de la ministre ».

Ces familles avec enfants doivent trouver des solutions de fortune pour être hébergées : logements d’urgence, particuliers, etc., et se retrouvent régulièrement à la rue.

« Cette situation est constitutive d’infractions pénales, à savoir des traitements inhumains ou dégradants ou, à tout le moins, de la non-assistance à personne en danger. En effet, par une action délibérée, programmée et revendiquée, la ministre soumet volontairement les personnes à des traitements inhumains, ou à tout le moins dégradants, en violation des obligations internationales de la Belgique. Par son action, elle contraint en effet ces familles à vivre dans la rue, dans le dénuement le plus total, sans soins ni nourriture », dénoncent les avocats qui pointent également un acte « arbitraire » : le cabinet de la ministre a expressément ordonné à Fedasil de ne pas exécuter des décisions de justice, pourtant exécutoires.

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