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Jeudi soir, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont abordé une série de sujets liés à la compétitivité au sommet de Bruxelles. Parmi les priorités discutées : la diversification des accords commerciaux et l’harmonisation du marché intérieur.
Alors que les négociations entre l’UE et les États-Unis concernant des tarifs douaniers se poursuivent, les 27 pays membres sont parvenus à un « grand consensus » sur la nécessité de réduire les barrières internes au marché unique, a indiqué notre Premier ministre, Bart De Wever. Mais il a aussi insisté sur l’importance d’élargir les partenariats commerciaux pour éviter des situations de dépendance vis-à-vis des grandes puissances comme les États-Unis ou la Chine.
Le controversé Mercosur
Parmi les projets en discussion figure l’accord avec les pays du Mercosur, toujours controversé. Bart De Wever a rappelé que la Wallonie s’était opposée par le passé au CETA, l’accord entre l’UE et le Canada, avant que les échanges commerciaux avec ce pays n’augmentent de 73 %. « Cela pourrait inspirer un progrès sur le Mercosur », a-t-il estimé.
Le chef du gouvernement belge reste prudent sur une avancée immédiate : « Dire à ce moment-ci que la Belgique est d’accord pour avancer sur le Mercosur, ce serait en dire un peu trop. Mais je constate quand même un grand consensus autour de la table européenne pour dire qu’il faut aller vers des traités comme le Mercosur, en cherchant des moyens pour conforter nos agriculteurs. »
Climat : vers un objectif de -90 % d’émissions d’ici 2040
Autre sujet sensible du sommet : la trajectoire climatique de l’Union européenne. La Commission européenne devrait dévoiler mercredi prochain sa proposition de réduction des émissions de CO2 à l’horizon 2040. Elle envisage un objectif de baisse de 90 % par rapport aux niveaux de 1990, tout en intégrant des mécanismes de flexibilité pour les États membres.
Ces flexibilités pourraient inclure l’achat de crédits carbone internationaux ou le soutien à des projets environnementaux hors d’Europe. Si la Belgique n’a pas encore de position tranchée sur cet objectif, Bart De Wever affirme : « On veut garder les ambitions au niveau de l’UE. Les réaliser en Belgique, c’est déjà très compliqué avec les entités fédérées, sur qui doit faire quoi et quand. »
Selon lui, tous les États membres restent attachés à la neutralité carbone pour 2050, mais les débats portent désormais sur la manière d’y parvenir. « Certains font observer que, depuis 1990, cela a pris 40 ans pour réduire les émissions de 55 %, et que ce serait difficile de faire encore -35 % en dix ans », rapporte le Premier ministre belge. « D’autres répondent par la technologie, les SMR…, mais qui peut prédire cela ? »
Un débat qualifié de « très vif et très long », alors que la Commission semble déterminée à proposer officiellement la cible de -90 % pour 2040. « Rien n’empêche de soutenir cette proposition », a-t-il conclu.



















