Accueil Actu Belgique Société

3,95€ pour… éviter les contrôles de police, cette application suscite la polémique : le créateur affirme que « c’est positif pour la sécurité routière »

Par RTL info avec Christophe Clément et Audrey Michotte
« Trapspotter », une application basée sur l’intelligence artificielle, répertorie en temps réel les contrôles de police. L’institut Vias dénonce un outil contre-productif en matière de sécurité routière. Le créateur, de son côté, est convaincu que « c’est positif ».

Alors que les contrôles de police se multiplient à l’approche des fêtes de fin d’année, une application imaginée par un entrepreneur flamand fait débat. Baptisée Trapspotter, elle permet aux conducteurs de localiser en temps réel les contrôles routiers, qu’il s’agisse de radars mobiles ou de contrôles d’alcoolémie. Une initiative qui, en pleine campagne BOB, suscite l’inquiétude des experts en sécurité routière.

Lancée par Vincent Parisis, l’application repose à la fois sur l’intelligence artificielle et la participation des automobilistes. Les utilisateurs peuvent signaler la présence de contrôles, qui sont ensuite affichés sur une carte interactive.

« Vous voyez ici un aperçu complet des contrôles sur lesquels nous voulons des informations », explique le créateur en désignant la carte. Il défend son projet comme un outil de sensibilisation : « Je suis convaincu que c’est positif pour la sécurité routière car nous démontrons qu’il y a effectivement des contrôles policiers et qu’il y a un risque d’être pris. Beaucoup de gens ont besoin qu’on leur rappelle cela. »

« Honteux »

Mais du côté de l’institut Vias, la réaction est ferme. Pour l’organisme chargé de la sécurité routière, Trapspotter pourrait avoir l’effet inverse : permettre aux conducteurs sous influence d’éviter les contrôles en adaptant leur trajet. « C’est une application qui est non seulement immorale mais aussi honteuse finalement », déplore Benoît Godart, porte-parole de Vias. « Chaque année, on voit qu’il y a 4.000 accidents impliquant un conducteur sous l’influence de l’alcool. C’est énorme et à cause de cette application, ce phénomène aura tendance certainement à s’amplifier. » L’institut appelle à une régulation stricte et à l’interdiction de ce type d’outil.

Proposée à 3,95 euros par mois, Trapspotter divise les automobilistes. Si certains y voient un moyen d’éviter des amendes, d’autres s’interrogent sur l’éthique de l’application et sur son impact réel sur la sécurité. Ce n’est pas la première fois que Vincent Parisis provoque la controverse : en 2012, il avait déjà développé une autre application similaire, retirée depuis du marché par la commission d’éthique des télécommunications.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus