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Les hommes représentent 80 % des décès sur la route, c'est ce qui ressort d'une étude de Vias. Leurs accidents sont en moyenne deux fois plus graves que ceux impliquant des femmes, une tendance qui s'explique par une prise de risques plus importante, notamment sous l'effet de l'alcool.
Tous usagers confondus, 80 % des personnes tuées dans un accident de la circulation sont des hommes. Ce chiffre, en augmentation ces dernières années (77 % il y a dix ans), met en évidence une vulnérabilité accrue du public masculin sur la route. En parallèle, les hommes représentent aussi 67 % des blessés graves recensés.
Cette surmortalité varie en fonction des catégories d’usagers. Ainsi, les hommes constituent 96 % des décès chez les motards, 75 % chez les automobilistes, 74 % chez les cyclistes et 56 % chez les piétons.
Des accidents deux fois plus graves
Si les hommes représentent 59 % de l’ensemble des victimes d’accidents, ils sont surreprésentés parmi les décès.

En effet, un accident impliquant un homme est, en moyenne, deux fois plus mortel qu’un accident impliquant une femme. Entre 2013 et 2023, on a recensé 18 décès pour 1 000 accidents impliquant un conducteur masculin, contre 9 pour les accidents impliquant une conductrice.
Cette gravité accrue s’explique par des comportements à risque plus fréquents chez les hommes. Selon l’institut Vias, 52 % des automobilistes masculins impliqués dans un accident présentaient une circonstance aggravante (alcool, absence de ceinture, défaut d’assurance, etc.), contre seulement 28 % des femmes.
L’alcool et la vitesse en cause
Parmi ces facteurs aggravants, l’alcool joue un rôle déterminant : 10 % des conducteurs impliqués dans un accident étaient sous son influence, contre seulement 5 % des conductrices.
Les études comportementales de l’institut Vias montrent également que les hommes adoptent une conduite plus rapide et plus distraite, tout en attachant moins souvent leur ceinture de sécurité. Cette tendance se retrouve dans les formations de sensibilisation aux infractions routières, où près de 80 % des participants sont également des hommes.
Une différence d’éducation
Pour Shirley Delannoy, chercheuse à l’institut Vias, ces écarts trouvent leur origine dans l’éducation et les normes sociales : "Dès l’enfance, les garçons sont encouragés à prendre des risques et à affirmer leur contrôle, tandis que les filles sont davantage socialisées à la prudence et au respect des règles".
Cette construction sociale influence le comportement au volant : les hommes tendent à surestimer leurs capacités et à minimiser les dangers, tandis que les femmes adoptent une conduite plus mesurée et préventive.
Face à ces constats, l’institut Vias insiste sur l’importance de cibler les campagnes de prévention vers un public masculin, notamment en utilisant des actions spécifiques comme la distribution de porte-clés BOB aux supporters de football. Une nécessité pour réduire ces écarts et limiter le nombre de vies perdues sur les routes.



















