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L'accessibilité au logement s'est compliquée ces dernières années. Acquérir un bien est un projet parfois difficile à concrétiser, en particulier pour les jeunes. Est-il possible de devenir propriétaire quand on a moins de 30 ans ? Quels sont les obstacles rencontrés ?
Acheter une maison est presque devenu un rêve inaccessible pour les nouvelles générations. "Déjà trouver un job, ce n’est pas facile. Alors acheter… Cela fait beaucoup de sous quand même", s’exclame une jeune femme. Un autre jeune a le même avis : "Je ne pense pas que ce sera possible vu l’inflation et tout ce qui se passe". Une autre résume encore : "Acheter, ce serait impossible. Peut-être louer… Mais cela coûterait aussi trop cher, donc je préfère rester chez mes parents".
La moyenne d’âge des candidats que nous rencontrons se situe entre 35 et 45 ans
Dans cette agence immobilière, même constat. Les jeunes se font de plus en plus rares.
"La moyenne d’âge des candidats que nous rencontrons se situe entre 35 et 45 ans. Cela nous arrive aussi d’avoir de jeunes personnes. Mais, c’est de plus en plus rare", confirme Sarah Diamanti, agent immobilier.
Au premier trimestre de l'année 2023, les moins de 30 ans représentaient 26.8 % des acquéreurs en Wallonie. C’est moins qu’en 2022 où ils constituaient 28.1%. Une tendance à la baisse constatée aussi chez certains notaires. Les conditions d’octroi des crédits contraignent parfois les jeunes à abandonner leur projet.
La banque bloque et n'octroie pas le crédit
"Ce qui arrive assez souvent, c’est qu’on va entamer toutes les démarches On va aller jusqu’au compromis de vente, compromis qui est conditionné à l’octroi d’un crédit. Et on se rend compte que relativement souvent aujourd’hui quand on est allé un petit peu trop loin, la banque bloque et n’octroie pas le crédit. Et donc malheureusement, on se retrouve à la case zéro pour ces jeunes acquéreurs", explique Sylvain Bavier, le porte-parole de la Fédération des notaires.
Certains jeunes sont aidés financièrement par leur famille. D’autres restent à la maison pour économiser. Du côté des banques, un apport immobilier de 10 à 20 % de la somme empruntée est exigée, s’ajoute à cela, les taux d’intérêt élevés. Il semble clair que devenir propriétaire à la sortie des études est un défi compliqué.
Le pouvoir d'achat des candidats acheteurs s'est réduit
"De manière générale, l’accessibilité à la propriété s’est réduite très fortement ces derniers mois, compte tenu de la hausse des taux, la hausse des taux qui a été créée par la banque centrale européenne. Et ça, c’est la cause de l’augmentation des taux d’intérêt qui réduit fortement le pouvoir d’achat d’un candidat acheteur, de l’ordre de 19 %", précise Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.
D’après les prédictions de la banque centrale européenne, ces taux devraient se stabiliser prochainement. Acheter un bien ne sera pas plus facile mais l’accessibilité au logement pour les jeunes ne devrait pas se détériorer dans les mois à venir.


















