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Si l’Europe signe cet accord du Mercosur, ce serait la création de la plus grande zone de libre-échange commerciale : 700 millions de consommateurs, un cinquième de l’économie mondiale. Cela représente un nouveau marché pour nos produits européens. On parle beaucoup des voitures allemandes, mais aussi de produits belges. Chocolats, biscuits, médicaments, par exemple. C’est une opportunité de vendre pratiquement sans taxe à 295 millions de nouveaux consommateurs.
Pour certains produits belges, cet accord sera très intéressant. « Pour les produits tels que le pharmaceutique, qui est un fleuron de l’industrie belge, ou les gaufres, les galettes, le chocolat, typiquement belge, ça sera très positif », assure Sébastien Spinglard, conseiller accords internationaux pour l’Union des classes moyennes (UCM).
On va pouvoir exporter plus, mais on va également importer plus. Est-ce qu’on sait si la balance sera positive ? « La balance devrait être positive. Maintenant, à chiffrer concrètement, on peut avoir des estimations, ça va être très difficile. Je pense que ce sera uniquement une fois qu’on sera sur le terrain qu’on pourra le chiffrer. Je pense que certains secteurs vont mieux s’en sortir que d’autres. A fortiori, le pharma, potentiellement l’alimentaire aussi. Au niveau européen, d’autres secteurs, le secteur automobile, je pense à l’Allemagne, va très bien s’en sortir aussi. Mais l’agriculture, forcément, va se sentir impactée », indique le conseiller.
Ils produisent à des prix beaucoup plus bas que nous
Cet échange va dans les deux sens. Les Sud-Américains pourront aussi vendre chez nous sans taxe. Et c’est là que ça coince, parce que pour les secteurs qui ne sont pas compétitifs, ce serait une catastrophe. On parle notamment de ceux qui produisent du sucre, du poulet ou du bœuf. L’arrivée de produits sud-américains déstabiliserait toute une filière qui est déjà fragilisée. On parle de concurrence déloyale. « On est un peu sur un traité, de façon caricaturale, de la viande contre des voitures. Il faut savoir que chez nous, on est imposé au niveau du bien-être animal dans certaines normes, au niveau des traitements, et là-bas, il n’y a aucune limite. Les animaux sont entassés les uns sur les autres. Donc, fatalement, ils sont concurrentiels par rapport à nous. Ils produisent à des prix beaucoup plus bas que nous. Et nous, on ne pourra jamais répondre à ces standards-là », déplore Florian Poncelet, président de la fédération des jeunes agriculteurs.
L’Europe promet des mécanismes de protection, comme des quotas. On ne pourrait, par exemple, exporter qu’une quantité limitée de viande bovine. Mais ces conditions ne suffisent pas pour rassurer nos agriculteurs.
















