Accueil Actu Belgique Société

Annick et son compagnon sont devenus famille d'accueil pour une petite fille de 2 ans: mais que deviennent les enfants qui n'ont pas cette chance?

La Fédération Wallonie-Bruxelles manque cruellement de familles d'accueil, qui peuvent prendre en charge des enfants placés lorsque leurs parents ne peuvent plus s'en occuper. Ce manque de place a des conséquences concrètes pour le développement de ces enfants.

Annick et Christophe sont devenus famille d’accueil il y a 11 mois. Malgré quelques craintes au départ, le couple est heureux de pouvoir offrir un foyer à une petite fille de 2 ans et regrette que de nombreux enfants n’aient pas cette chance. "L'institution où notre petite était, ce sont des gens merveilleux", raconte Annick, en pleine séance de jeu avec la petite fille. "Les psychologues l'ont très bien encadrée, elle était préparée. Elle avait un bon contact humain avec les assistantes sociales. Mais ce n'est pas la place d'un enfant: la place d'un enfant, c'est dans une famille."

Christophe, son compagnon, acquiesce: "La quantité de bonheur que ça a amené dans cette maison, c'est quelque chose que je ne peux pas démontrer, mais c'est la meilleure récompense que cela puisse apporter."

Chaque année en Fédération Wallonie-Bruxelles, il manque environ 600 familles d’accueil. En 2022, sur 166 demandes de prise en charge à long terme pour des enfants de moins de 1 an, seules 36 ont permis d'intégrer une famille d’accueil. "Pour les autres enfants, on trouve des solutions un peu sauvages, qui sont parfois réfléchies, mais qui sont parfois aussi des solutions 'à la va-vite' pour aider les enfants, mais qui ne sont pas des endroits suffisamment protecteurs", affirme Guy de Backer, porte-parole de la Fédération famille d’accueil.

"Ils vont de centres d'urgence en centres d'urgence"

Un autre problème se pose : les services résidentiels manquent également de places. Nous avons visité une crèche, qui est aussi une pouponnière. Elle peut accueillir 12 enfants placés par une instance judiciaire. Malheureusement, cela ne suffit pas. "Quand il manque de place, les enfants restent longtemps à l'hôpital, ce qui n'est pas bon non plus", ajoute Emilie Detré, chef de service. "Ou alors, ils vont de centres d'urgence en centres d'urgence, et arrivent chez nous bien plus tard."

12 places disponibles et une centaine de demandes qui arrivent chaque année : dans 90% des cas, c’est un refus. "On est arrivé à ce résultat-là, et je pense que c'est un combat de tous les jours, et qu'il faut avance et trouver les structures dans la futur pour élargir cette problématique de place", conclut Christophe Capelle, président du Centre namurois de la petite enfance. 

En fédération Wallonie-Bruxelles, 7.000 enfants vivent éloignés de leurs parents.

À lire aussi

Sélectionné pour vous