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"C'est une catastrophe pour les gens": une restructuration chez Dreamland et Dreambaby menace 6 magasins et 192 emplois

Colruyt Group a annoncé avoir l'intention de restructurer Dreamland et Dreambaby. La nouvelle a été annoncée aux syndicats lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire ce mercredi matin. "La mise en oeuvre de ce plan aura un impact sur l'emploi, avec l'application de la loi Renault en matière de licenciement collectif", indique le groupe dans un communiqué. "L'intention de restructuration pourrait toucher 192 des collaborateurs et impliquerait également l'intention de fermer un nombre limité de magasins, 1 magasin Dreamland et 5 magasins Dreambaby."

Les 48 magasins Dreamland resteront fermés ce mercredi afin d'informer le personnel sur le plan de restructuration et la future reprise par ToyChamp, indique la direction.

Réactions des syndicats

A la sortie du conseil d'entreprise extaordinaire, les syndicats ressortent avec la mine des mauvais jours. "C'est une catastrophe pour les gens", soupire Wilson Willens, responsable secteur distribution CGSLB. "On va essayer d'éviter le plus possible les pertes d'emplois. Il y avait des rumeurs depuis longtemps mais jamais on a prévu cette perte de jobs."

"Le sentiment, c'est un peu le dégoût", dit Didier Daminet, délégué syndical. "On se posait des questions mais on ne s'attendait pas à ça. On va tout faire pour défendre le personnel."

Selon Wilson Willems, les pertes d'emplois concernent des postes au siège comme au marketin et aux achats mais également en magasin. "On va voir s'il n'y a pas d'alternatives", complète-t-il. "Il y aura chaque semaine un conseil extraodinaire. Ca va prendre son temps."

Réactions des clients

Ce matin, c'était la surprise pour les clients devant certains magasins fermés. "On est habitué", dit une cliente devant une enseigne. "Tout ferme. C'est encore du commercial."

L'enseigne belge semblait forte pour la famille du petit Hugo. La nouvelle surprend. "Quand on vient le week-end il y a toujours beaucoup de gens", dit la mère de famille. "En plus, ils font de belles actions durant les fêtes donc je trouve ça étonnant. Je pensais que ça fonctionnait bien."

"Avec Delhaize, c'est pas la joie pour le moment", conclut la grand-mère de Hugo.

Une baisse des volumes selon le groupe Colruyt

Le groupe indique que Dreamland et Dreambaby connaissent une baisse des volumes qui a un impact négatif significatif sur leur rentabilité malgré une position de leader sur le marché. Colruyt décrit un marché économique difficile avec une concurrence renforcée, des volumes sous pression, le passage à la consommation en ligne et un changement de comportement des clients.

Des mesures ont été prises ces derniers mois afin de rétablir la situation (révision de la gamme en ligne de Dreamland, modification des tarifs de livraison pour les commandes en ligne) mais "les résultats souhaités et la perspective attendue ne se sont pas concrétisés", ajoute la direction.  

"Un nouvel élan", indique Colruyt

"La restructuration de Dreambaby devrait donner à cette formule non alimentaire un nouvel élan pour croître durablement et par ses propres moyens et contribuer à la stratégie à long terme du groupe", avance Colruyt.  

En acquérant 75% des actions, l'entreprise belge ToyChamp prendrait par ailleurs le contrôle de Dreamland qui continuera d'exister comme marque, entité juridique et employeur. La transaction, dont les chiffres n'ont pas été communiqués, doit se concrétiser d'ici la fin de l'année.  

Fondée en 2001, l'entreprise ToyChamp compte 9 magasins de jouets en Belgique (dans les provinces d'Anvers et du Limbourg) et 24 aux Pays-Bas. Elle emploie environ 450 personnes.

Les syndicats étaient inquiets ce matin

L'inquiétude était grande chez les employés de Dreamland et de Dreambaby, des magasins qui vendent des jouets et des articles pour bébés. "Ils nous ont téléphoné à 18h pour nous dire d'être là à 7h30 ce matin sans nous dire la raison", soufflait Didier Daminet, délégué syndical FGTB. "On est un peu dans l'interrogation."

À l'heure actuelle, vous allez plutôt donner un steak qu'un jouet à votre enfant.

Ce qui est sûr, c'est que Dreamland ne se porte pas bien. "Je suis à l'entrepôt et ça fait quelques mois qu'on a moins de travail", confirme Didier Daminet. "À l'heure actuelle, vous allez plutôt donner un steak qu'un jouet à votre enfant."

Les 80 magasins en Belgique emploient 1000 personnes. 

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