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Ikea est actuellement « dans le déni total » face à la surcharge de travail et au manque de personnel que dénoncent les travailleurs des magasins, regrette mercredi le front commun syndical à l’issue d’une réunion entre la délégation syndicale nationale et la direction belge de l’enseigne. La rencontre du jour n’a duré que deux heures et n’a pas permis d’aborder le fond du problème, déplore Manu Gonzalez, permanent CNE. Une nouvelle entrevue est prévue le 28 octobre.
La réunion a d’ailleurs très mal commencé ce mercredi car la direction a commencé par sermonner les syndicats par rapport à ce qu’il s’était passé au magasin d’Hognoul, près de Liège, théâtre d’une grève des travailleurs et d’un blocage durant plusieurs jours, raconte le représentant syndical. Ikea y a qualifié le comportement de certains travailleurs « d’intolérable ».
« Or ce n’était pas le but de la réunion, puisque la situation à Hognoul a déjà fait l’objet d’une réunion du bureau de conciliation. C’était maladroit de débuter de cette manière une discussion sur la charge de travail. Quelque peu crispés, nous avons d’ailleurs directement demandé une interruption de séance », poursuit Manu Gonzalez.
La direction a ensuite fait une présentation sur la situation macro-économique d’Ikea, en revenant sur les impacts de la pandémie de Covid et de la guerre en Ukraine sur les coûts salariaux et ceux de l’énergie, explique le permanent CNE. « Pourtant, les résultats sont là, les bénéfices continuent à augmenter (la filiale belge a annoncé mercredi un chiffre d’affaires d’1,18 milliard d’euros sur l’exercice décalé 2024-2025, qui s’est terminé fin août, en recul d’1,24 % par rapport à l’année précédente, NDLR). On a l’impression qu’ils ont voulu nous préparer à ne pas en demander trop car ils sont en train de +préparer l’avenir+ », partage le représentant syndical.
A ses yeux, la direction est en réalité « dans le déni total » sur la question de la charge de travail dans les magasins et le manque d’effectifs au niveau national. « Pour elle, il n’y a eu que de la solidarité ces derniers temps au sein de l’enseigne par rapport à ce qu’il se passait à Hognoul, mais elle n’admet pas qu’il y a bel et bien un problème de surcharge de travail. Les gens vont-ils réellement perdre du salaire pour être solidaires, avec les temps qui courent ? », interroge Manu Gonzalez.
A l’issue de la réunion, longue de deux heures, le front commun syndical a remis à la direction ses revendications sur la charge de travail et la politique de non-remplacement des maladies de courte et longue durées et des départs volontaires.
Une nouvelle rencontre est prévue le mardi 28 octobre. Aucune action du personnel n’est prévue pour le moment d’ici là. Les syndicats espèrent que la direction pourra être disponible toute une journée, pour aller au fond des problèmes, et qu’elle ne se contentera pas des trois heures actuellement prévues. Le permanent CNE ne cache pas non plus que la présence du CEO à la table permettrait d’avoir un « vrai interlocuteur décisionnaire », ce qui n’est plus le cas depuis au moins deux ans, selon son analyse.



















