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"Des conditions de détention dramatiques": Avocats.be fait saisir la prison vide de Forest face à l'inertie des autorités

L'Ordre des barreaux francophones et germanophone s'alarme de la situation de supopulation dans les prisons et a fait saisir la prison de Forest.

Avocats.be a fait saisir mardi la prison de Forest face à l'inertie des autorités en matière de surpopulation carcérale. Condamné en décembre pour la situation à Lantin, l'État doit déjà 24 millions d'euros d'astreintes mais rien ne change, s'alarme l'Ordre des barreaux francophones et germanophone.

Un huissier s'est présenté mardi au ministère de la Justice pour signifier l'acte de saisie. Des membres d'Avocats.be se sont ensuite rendus symboliquement à la prison de Forest pour y étendre une banderole. "L'État condamné à respecter la dignité des détenus", proclame-t-elle.  

"Il n'est pas possible de saisir une prison pleine en raison de la continuité du service public", explique l'avocat spécialisé en droit pénal Denis Bosquet. "Il nous fallait donc une prison vide." Le choix s'est porté sur Forest, fermée le 18 novembre 2022 "à cause de la surpopulation qui y régnait et du caractère moyenâgeux" de ses installations.

Un problème global 

Le problème de la surpopulation carcérale est néanmoins global. De Malines (occupée à 172,6% de ses capacités, d'après des chiffres d'Avocats.be arrêtés le 15 février dernier) à Dinant (171,9%), en passant par Gand (163,5%), Nivelles (128,6%) ou encore... Lantin (131,9%).  

Le 12 décembre dernier, la cour d'appel de Liège a définitivement condamné l'État belge pour les traitements inhumains et dégradants infligés quotidiennement aux détenus entassés à Lantin. Le jugement enjoint les autorités à réduire la population carcérale selon un échéancier, sous peine d'astreintes de 1.000 euros par jour de retard et par détenu excédentaire. Depuis lors, cette somme n'a cessé de gonfler pour atteindre 24 millions d'euros à ce jour.  

"Peu de gens s'émeuvent de ces conditions de détention dramatiques", déplore Avocats.be. Or, "par humanisme" mais aussi "par souci de protéger la société" en rendant possible la réinsertion dans la société, "tout le monde devrait s'inquiéter de la situation dans les prisons".

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