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Le ministre de l'Intérieur veut créer un cadre légal pour interdire certaines organisations radicales, dans la foulée d'un rapport français évoquant la Belgique.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Quintin a annoncé, jeudi en séance plénière de la Chambre, que ses services sont en train de travailler "à la mise en place d'un cadre juridique permettant d'interdire des organisations radicales dangereuses." La mise en place d'une telle législation figure dans l'accord de gouvernement.
Cette annonce fait suite à la publication d'un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement français. La Belgique, citée à plusieurs reprises, y est décrite comme un "carrefour européen de la mouvance frériste." Des associations sont citées, les mêmes qui figuraient déjà il y a trois ans dans un rapport du Comité R.
Dans ce rapport, la Belgique apparaît vulnérable face à "l’entrisme islamique" des Frères musulmans, en raison d’un manque de "leviers juridiques relatifs à la neutralité de l’État" comparables à ceux de la France, d’une action publique morcelée et d’une retenue politique. Malgré "des effectifs réduits", la confrérie y aurait tissé un maillage associatif dense, notamment autour de la Ligue des musulmans de Belgique, du CIIB ou du Femyso, profitant du statut de Bruxelles comme capitale européenne.
Le ministre prend le contenu de ce rapport "très au sérieux." Il a interrogé les services de renseignement et de sécurité. L'Ocam (Organe de coordination pour l'analyse de la menace) a fait savoir qu'il ne contenait aucun élément nouveau concernant une radicalisation supplémentaire.
Bernard Quintin a pris contact avec son homologue français Bruno Retailleau "pour échanger sur le sujet et pour le rassurer déjà que nous prenons la situation tout aussi au sérieux que dans l'hexagone, conscients des liens dans un sens comme dans l'autre."
Il n'y a pas de place dans notre pays pour l'extrémisme et le radicalisme
"Il n'y a pas de place dans notre pays pour l'extrémisme et le radicalisme, qu'il soit islamiste ou d'une quelconque autre nature. Pas de place pour les prêcheurs de haine qui divisent nos sociétés et menacent notre vivre ensemble. Et très singulièrement dans nos institutions publiques. Et, pour qu'il n'y ait aucun doute : je range les Frères Musulmans dans cette catégorie", a-t-il déclaré.
L'accord de gouvernement ne cite pas nommément cette mouvance, mais bien Samidoun. Cette association se décrit comme un réseau international de solidarité avec les prisonniers palestiniens. L'organisation a été interdite l'an passé en Allemagne parce qu'elle soutiendrait le Hamas.


















