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Le contexte mondial actuel renforce la volonté des universités du pays de modifier les cours de toutes les filières médicales. Comment ? En proposant des formations mieux adaptées au monde d’aujourd’hui, notamment pour gérer des crises de grande ampleur. Ces changements progressifs entreront en vigueur dès la rentrée prochaine.
Plus de 25 000 étudiants francophones vont être formés. Le but ? Qu'ils soient en mesure de gérer les urgences qui pourraient survenir en cas de conflit armé, mais pas uniquement.
"Il y a aussi les actes de terrorisme, ainsi que les menaces chimiques, bactériologiques et radionucléaires, qui ne sont pas nulles en Belgique. Nous ne devons donc pas nous voiler la face. La dynamique a changé, et nous devons nous adapter à cette nouvelle réalité", explique Benoît Cardos, médecin spécialiste.
La formation portera notamment sur la gestion d’un grand nombre de victimes. Les étudiants devront, entre autres, apprendre à effectuer un tri dans des situations d’urgence à grande échelle. "Je trouve que c'est important d’apprendre à gérer des afflux massifs de patients. Ça nous met plus en situation, face au monde réel, surtout avec ce qui s'est passé récemment. Donc je pense que ce n’est pas une mauvaise chose", s’enthousiasme une étudiante.
Cette demande émane du SPF Santé publique et de la composante médicale de l’armée belge. La menace croissante et la proximité du conflit en Ukraine ont accéléré cette prise de conscience.
Édouard Louis, doyen de la faculté de médecine à l’ULiège, explique : "Les médecins sont évidemment les premiers concernés. Mais dans la prise en charge de ce type de problématiques liées à la guerre ou aux catastrophes, les infirmiers, les pharmaciens, les kinés jouent aussi un rôle important. Toutes les spécialités de la santé seront, à un moment donné, potentiellement impliquées".
Ce n’est pas la première fois que le secteur des soins de santé doit s’adapter à ce type de médecine d’urgence. Une demande similaire avait été émise après les attentats de l’aéroport de Zaventem et de la station de métro Maelbeek en 2016.

















