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De plus en plus de Belges utilisent l'IPTV. Une technologie qui permet d'accéder, à prix réduit, à des centaines de chaînes et de plateformes de streaming. D'après le SPF Economie, 12,7% des foyers y seraient connectés. Le problème, c'est que ce type d'abonnement est illégal. La justice belge a donc commencé à traquer les revendeurs. Mais cecombat s'annonce très compliqué.
Sur Internet, quelques clics suffisent pour les trouver. Des abonnements illégaux offrant plus de 1200 chaînes TV pour 6,50 € par mois. Les vendeurs sont partout, sur les réseaux, mais aussi dans les boutiques d'informatique et de téléphonie. Nous avons contacté plusieurs d'entre eux. Certains sont prudents.
"C’est un truc interdit en tout cas. Le boîtier, ça, on peut vendre. C’est pas un problème. C'est un boîtier multimédia", affirme l'un."Votre numéro de téléphone ? OK, je vous appelle dans quelques instants", nous dit-on.
D'autres jouent cartes sur table, affichant une confiance étonnante :"Vous ne risquez rien du tout. Vous vous abonnez, vous branchez le câble Internet et vous regardez."
Ces abonnements sont totalement illégaux
Ils font partie des infractions les plus graves du code de droit économique.
"Les sanctions possibles pour les personnes qui se rendent coupables d'infractions aux droits d'auteur, on parle de 800 000 € d'amende et cinq ans de prison", indique Étienne Mignolet, porte-parole du SPF Economie.
Le SPF Economie estime à plus de 650 000 le nombre d'abonnés chez nous. C'est plus de 12 % des foyers belges. Un chiffre probablement bien en dessous de la réalité.
"On a fait une estimation sur le préjudice économique pour les différents acteurs économiques, qui sont les agrégateurs de contenus, les sociétés de gestion de droits d'auteur, les organismes de télédiffusion... L'estimation est de 189 millions d’euros, annuellement."
Cette année, la police fédérale a déjà fermé deux boutiques qui revendaient des boîtiers IPTV avec abonnement. Mais les façons de se procurer ces services sont quasi illimitées. Selon cet expert, le système est inarrêtable.
"Fermer la distribution dans un pays X ne change rien parce qu'il y a des répliquas partout dans le monde, estime Benoit Donnet, professeur en réseaux et sécurité à l’Uliège.C'est un cycle un peu sans fin. On peut gagner certaines batailles qui permettent de mettre un peu à terre le système. Mais gagner complètement la guerre, c'est compliqué".
Le SPF Économie avertit que les utilisateurs encourent les mêmes sanctions que les revendeurs de contenus illégaux. À ce jour, aucune condamnation n'a été prononcée en Belgique.


















