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Les manifestations d'enseignants se poursuivent, comme durant toute cette semaine. Une grève tournante qui touche le Hainaut aujourd'hui. Ce matin, les manifestants ont organisé ce qu'ils appellent le "Carnaval des Sacrifiés" dans les rues de Mons.
Au son des tambours, les enseignants se sont rassemblés devant la gare de Mons. Sabine, institutrice primaire depuis 30 ans, et a vu ses conditions de travail se dégrader. "À l'heure actuelle, je ne rentrerai plus dans l'enseignement. Moi, je suis sur la faim, il me reste une dizaine d'années, je m'accroche, mais pour les jeunes, franchement, je leur ouvre les yeux. La passion, on est en train de nous l'éteindre", explique-t-elle.
Les inquiétudes sont grandes : pénurie d'enseignants, établissements qui se dégradent, suppression de la nomination ou encore disparition de sections. "On nous en demande de plus en plus et en échange, on n'a rien. Ici, ils veulent retirer le peu d'acquis qui nous motivaient un petit peu, notamment nos pensions, nos fins de carrière", clame un autre professeur, désemparé. "Comment va-t-on attirer les gens dans leurs fonctions si on leur enlève tous les avantages qu'ils ont ? C'est une vaste fumisterie, il faut être clair avec ça", estime Hugues, professeur d'étude du milieu.
Ces enseignants sont là aussi pour leurs élèves qui sont directement impactés. "Chez des petits en première ou en deuxième, par exemple, quand on est dans l'apprentissage de la lecture, on ne sait pas faire un travail de qualité avec 28 élèves et pourtant, c'est ce qu'on vit", détaille Miranda, institutrice. "On a vraiment le sentiment que l'enseignement est globalement sacrifié sur l'autel de la guerre, du capitalisme et que vraiment, il y a un gros problème au niveau de l'investissement", note quant à elle Clara Beelen, secrétaire régionale CGSP Huy Enseignement. "C'est la période des carnavals, c'est donc le carnaval des sacrifiés. On a parfois la pression qu'on nous prend pour des branquignoles".
Ce vendredi, cette semaine de grève tournante prendra fin, mais les enseignants assurent que s'ils ne sont pas entendus, les mouvements se poursuivront.


















