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Le nombre d'adolescents qui prennent des bloqueurs de puberté a augmenté de près de 60% en 3 ans. Ces médicaments empêchent le développement des hormones sexuelles et contribuent à la transition de genre. Que sont ces traitements et dans quels cas précis sont-ils prescrits?
Retarder la puberté et ses changements décisifs. C’est l’objectif des "bloqueurs de puberté". Ces médicaments freinent les hormones sexuelles, testostérone et œstrogènes. Résultat : pilosité, mue de la voix et développement des organes génitaux sont mis en pause. A l’origine, ces traitements étaient réservés aux enfants à la puberté trop précoce. Mais depuis quelques années, ils peuvent aussi être utilisés pour des adolescents qui souhaitent changer de genre. "Ce sont en principe, plutôt des jeunes qui expriment leur incongruence de genre depuis le plus jeune âge, souvent depuis qu'ils apprennent à parler, explique le docteur Cécile Brachet, directrice de la Clinique d’endocrinologie pédiatrique de l’HUDERF-HUB (Hôpital des Enfants Reine Fabiola). Et on voit qu'il y a une permanence de cette incongruence, de ce sentiment d'appartenir à l'autre genre que celui de naissance. Chez certains jeunes trans, ça peut être indiqué pour diminuer leur détresse psychologique, permettre de prendre le temps de discuter de la question de la transition avec une équipe complète et multidisciplinaire".
En 2019, 432 jeunes suivaient ce traitement en Belgique. En 2022, ils étaient 684. Une augmentation qui pourrait être liée aux évolutions sociales. Les adolescents qui ressentent un mal-être lié à leur genre, ont plus facilement accès aux informations et aux personnes ressources. Mais attention, ce genre de traitement doit être prescrit dans des cas très précis, et l’adolescent doit être encadré par des spécialistes, rappelle Marie Poncelet, pédopsychiatre à l’Hôpital Universitaire de Bruxelles. "L'idée est d'accompagner le jeune pas à pas et au cas par cas, explique la psychologue. Et d'accompagner les familles. Et de proposer une réflexion si le jeune est demandeur. Il faut pouvoir évoluer avec lui, au fur et à mesure et l'accompagner s'il y a une demande de sa part".
Le blocage de puberté est réversible. Dès l’arrêt du traitement : la puberté reprend ses droits. Via les hormones liées au genre de naissance ou, pour certains parcours, via un traitement hormonal qui enclenche une transition de genre. Là encore, un encadrement professionnel est essentiel.



















