Les produits hyperprotéinés gagnent en popularité: mais sont-ils vraiment utiles?

Fromage, yaourt, pâte à tartiner ou encore crêpes : les produits hyperprotéinés envahissent les rayons des supermarchés. Portés par une demande croissante, ces aliments sont de plus en plus prisés par les consommateurs. Mais sont-ils vraiment nécessaires à notre santé ? Sont-ils réservés aux sportifs ? Éléments de réponse.

Dans les magasins, les références protéinées se multiplient. On en trouve dans les plats préparés, les boissons au café, les produits laitiers… jusqu’à 20 grammes de protéines dans un simple yaourt. C’est ce que choisit régulièrement Laurence, inspirée par son fils sportif. «Parfois, on a vraiment beaucoup de travail. C’est rapide à manger, et ça vous donne un gain d’énergie. Il y a moins de coups de barre avec ça», explique-t-elle.

Sur les emballages, un mot revient souvent : «protéines». Mais pourquoi est-il affiché sur certains produits et pas sur d’autres ? Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize, précise : «C’est la différence entre une source naturelle et une source enrichie». Les protéines peuvent être ajoutées, d’origine végétale ou animale.

Chez Delhaize, les ventes explosent : +30 % pour les produits à tartiner, +75 % pour les desserts, +42 % pour les produits laitiers. Et les acheteurs ne sont pas uniquement des sportifs. «Par exemple, les femmes ménopausées ou préménopausées ont besoin d’un apport protéique supplémentaire pour renforcer leur masse musculaire. C’est un public qu’on n’avait pas précédemment», ajoute Karima Ghozzi.

Mais avons-nous vraiment besoin de consommer davantage de protéines ? Pour la médecin nutritionniste Bernadette Rassart, il faut d’abord bien comprendre nos besoins : «Quand on mange 100 grammes de viande, on ne mange que 20 grammes de protéines. Donc si on a besoin de 60 à 80 grammes par jour, il faut équilibrer. Un œuf le matin, du poisson ou de la volaille à midi, des lentilles ou des oléagineux le soir et vous avez tout ce qu’il vous faut».

Les produits hyperprotéinés sont utiles dans certains cas : pour les sportifs de haut niveau, les personnes âgées ou celles souffrant de carences. Mais en consommer trop peut présenter un risque. «Ce sont les reins qui éliminent les déchets du métabolisme des protéines. En cas d’excès, cela peut entraîner une fatigue rénale, voire une insuffisance», prévient la nutritionniste.

Dernier point à prendre en compte : le prix. Ces produits sont souvent plus chers, entre 7 et 12 euros le kilo pour les yaourts et les desserts. Pour une alimentation équilibrée, mieux vaut miser sur des aliments simples : fruits à coque, œufs, légumineuses… Pas besoin de suivre toutes les tendances pour rester en bonne santé.