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« Les psychopathes, c’est monsieur et madame tout le monde » : les vrais visages des méchants selon un expert judiciaire

Par RTL info
Dans son livre « Les méchants du cinéma », le psychiatre Samuël Leistedt explore les liens entre les figures de méchants au cinéma et les profils réels rencontrés dans ses expertises judiciaires. Derrière Dark Vador ou le Joker, certaines figures s’approchent dangereusement de la réalité.

Freddy, Voldemort ou Dark Vador : ces méchants emblématiques sont immédiatement reconnaissables. « Ils sont dans la caricature, ce sont des croquemitaines utiles, mais ils ne ressemblent en rien aux personnes que je rencontre dans mon métier », explique Samuël Leistedt, psychiatre, professeur à l’ULB et expert judiciaire. Leur apparence même les désigne comme dangereux, un contraste fort avec la réalité clinique.

À l’inverse, d’autres personnages de fiction comme le Joker de Joaquin Phoenix dans le film de 2019, incarnent une violence plus intime, plus dérangeante. « Ce personnage est totalement réussi, car il a une histoire. Et quand un méchant a une histoire, on peut s’identifier à lui », précise-t-il.

Le psychopathe, cet inconnu au visage familier

« Un psychopathe, c’est monsieur ou madame tout le monde », rappelle Samuël Leistedt. Difficiles à détecter, ces individus sont froids, peu empathiques, mais souvent très bien insérés socialement. « Ils ne sont pas marqués au front », insiste-t-il. Et surtout, ils sont plus nombreux dehors que derrière les barreaux : « C’est mon hypothèse, partagée par d’autres : beaucoup de psychopathes évoluent en dehors des prisons. »

S’ils ne sont pas tous des criminels violents, leur mode de fonctionnement peut provoquer de grandes souffrances autour d’eux. Car leur apparente normalité les rend d’autant plus dangereux.

Des méchants plus subtils au cinéma… et dans la vraie vie

Avec le temps, le cinéma a aussi évolué. Fini le méchant caricatural à la mâchoire carrée ou au rire diabolique : les vilains sont désormais plus nuancés. Dans « La Reine des neiges », par exemple, le véritable antagoniste n’est pas tout de suite identifiable. « Mon fils pensait que le méchant, c’était le gros bonhomme de neige, pas le prince Hans », confie Samuël Leistedt.

Pour les enfants comme pour les adultes, ces méchants réalistes posent une nouvelle difficulté : leur visage familier empêche de les reconnaître immédiatement.

Le cinéma, un miroir de l’expertise psychiatrique

À travers son livre, Samuël Leistedt établit des ponts entre les grands méchants du 7e art et les cas réels qu’il a expertisés. Certains profils l’ont même marqué par leur proximité avec des figures de fiction. Il cite notamment Anton Chigurh, le tueur impitoyable du film « No Country for Old Men », des frères Coen : « J’en ai rencontré un dans la réalité qui lui ressemblait énormément. »

Plus étonnant encore, l’expert rêverait d’analyser le cas de Palpatine, l’Empereur dans Star Wars : « C’est un bel animal politique, très retors. » Une manière d’illustrer, avec recul mais sérieux, que les méchants les plus fascinants sont souvent ceux qu’on ne voit pas venir.

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