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Mort du petit Fabian à Ganshoren: le ministre de l’Intérieur évoque l’usage des trottinettes par les moins des 16 ans

Par RTL info avec Belga et Loïc Parmentier
La mort tragique de Fabian, 11 ans, percuté par la police à Ganshoren relance le débat sur les poursuites policières en zone urbaine.

En deux mots :

  • Le ministre de l'Intérieur, Bernard Quintin, attend les résultats des enquêtes sur la mort de Fabian.
  • Bernard Quintin a rencontré la famille de Fabian pour exprimer les condoléances du gouvernement.
  • Le ministre a demandé à la police une analyse poussée de la pratique des courses-poursuites.
  • Des députés demandent des règles claires pour encadrer les courses-poursuites policières.

La mort du petit Fabian, percuté par une voiture de police à Ganshoren, a été évoquée à la Chambre ce jeudi. Des questions ont été posées au ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, tant par la majorité que par l’opposition.

Chargé de la tutelle des forces de police, le ministre s’est montré très réservé sur le fond du dossier. Il a indiqué attendre les résultats des différentes enquêtes en cours, notamment celle menée par le Comité P. Cette analyse s’appuiera sur l’expérience de terrain des policiers et les rapports existants. Aucune conclusion n’a été avancée à ce stade.

Deux annonces

Le ministre a malgré tout fait deux annonces. Il dit avoir rendu visite ce matin à la famille de Fabian, une rencontre d’environ vingt minutes, pour leur adresser les condoléances du gouvernement.

« La mort d’un enfant de 11 ans nous touche toutes et tous. Cet évènement terrible est un crève-cœur. Nous partageons donc tous ensemble cette douleur indicible. C’est ce message de compassion que j’ai porté à la famille ce matin, en mon nom et au nom du gouvernement. Nous partageons aussi évidemment l’émotion et la peine exprimée par la population. Nous entendons celle qui vit au sein de la police », a-t-il souligné.

Vous savez qu’on ne peut pas monter sur une trottinette avant 16 ans
Bernard Quitin, ministre de l’Intérieur

Il a également évoqué le besoin de renforcer la formation des policiers dans le cadre des courses-poursuites. Il a reconnu qu’« un cadre existe, mais il doit être précisé ». « Il y a du travail qui est déjà en cours. J’ai décidé de le reprendre et aussi, surtout, de l’accélérer », nous dit-il après la séance. Bernard Quintin a souligné que l’évolution des pratiques de mobilité, notamment l’augmentation du nombre de vélos et de trottinettes, devait être mieux prise en compte. « Vous savez qu’on ne peut pas monter sur une trottinette avant 16 ans. Des plus jeunes le font. Ils ne devraient pas. Mais c’est la réalité dans laquelle nous sommes et avec laquelle nous devons travailler », admet le ministre. Selon lui, le cadre et les formations doivent permettre aux policiers de mener leurs interventions dans les meilleures conditions possibles.

Pas le premier évènement du genre

Plusieurs députés n’ont pas manqué de rappeler que cet événement n’est pas le premier du genre en quelques années : décès de la petite Mawda en 2018, Mehdi en 2019, Adil en 2020, etc. « Cette mort ne peut être une ligne de plus dans une liste beaucoup trop longue. Combien de jeunes issus des quartiers populaires doivent encore mourir pour que l’on réagisse ? » a lancé Rajae Maouane (Ecolo-Groen) tandis que sa collègue Tinne Van der Straeten se demandait comment il était possible qu’un SUV de la police pénètre dans un parc pour y mener une poursuite. « Si un enfant de cet âge-là ne peut pas rouler sur une trottinette, c’est pour sa sécurité. Raison de plus de ne pas le poursuivre dans un parc », a renchéri Julien Ribaudo (PTB).

« Voilà trois jours que nous sommes dans l’incompréhension et la colère », a rappelé Ridouane Chahid (PS) qui a réclamé des « règles claires » pour encadrer les courses-poursuites de la police. La revendication a aussi été exprimée dans la majorité. En 2019, le Comité P formulait déjà une telle recommandation, a fait remarquer Denis Ducarme (MR). « Cela n’a pas été fait par vos prédécesseurs. Nous vous invitons à prendre l’initiative. Bon nombre de pays en Europe ont encadré les poursuites ». Pour les Engagés, l’enjeu n’est ni plus ni moins qu’une « société dans laquelle les jeunes pourront s’émanciper en toute sécurité ».

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