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Lundi 7 juillet, le monde de la santé belge a tourné au ralenti. La cause ? Une réforme de la médecine proposée par notre Ministre de la santé, Frank Vandenbroucke qui propose plusieurs changements majeurs qui font grincer des dents.
Hier soir, une réunion a eu lieu entre les différents syndicats médicaux et Frank Vandenbroucke. Patrick Emonts, président de l’Association belge des syndicats médicaux (ABSyM) nous livre un compte rendu.
« Nous avons obtenu des points positifs, d’abord que le ministre nous écoute, qu’il puisse comprendre qu’il y a certaines choses qui sont tout à fait imaginables sur le papier, puisque ça n’a pas été co-construit avec le terrain, mais pas du tout adaptables au terrain. On a eu des avancées sur le conventionnement partiel, on a eu des avancées sur le retrait du numéro Inami, on a eu quelques avancées aussi au niveau de la médecine hospitalière, mais il reste bien sûr des points d’achoppement, c’est très compliqué, c’est une loi complexe, c’est primordial de le refaire correctement et pas dans des délais extrêmement courts » rapporte-t-il.
Cela coince au niveau des suppléments d’honoraires
« Il faut bien se rendre compte que ce n’est pas du tout pour maintenir des médecins qui gagnent beaucoup d’argent, il y va vraiment de la survie des cabinets qui sont hors de l’hôpital. Et c’est ce que nous avons essayé d’expliquer au ministre, mais qui est assez sourd à cela, c’est qu’on va pouvoir fermer près de la moitié des cabinets » explique Patrick Emonts.
Pour le président de l’ABSyM, il faut du matériel de qualité pour faire de la médecine de qualité. « Dans un cabinet extérieur, il faut financer tout le matériel, et si vous voulez faire de la médecine de qualité pour les gens, vous achetez le meilleur matériel possible, et pour ça, il faut avoir des budgets, ces budgets dont les hôpitaux sont pris en charge par l’État, pas du tout dans les cabinets privés, donc ce sont des choses qui ne sont vraiment pas possibles ».
D’autres actions en vue ?
Après la première action de ce lundi, la première depuis 2001, les choses vont-elles se calmer pour les médecins ? « Ça va vraiment dépendre de plusieurs choses. La première, c’est du report du dépôt de cette loi pour que nous puissions continuer à travailler avec le ministre, et pour ça, nous croyons beaucoup dans les autres partenaires au CERN, donc les autres ministres de la coalition, parce que ce projet dépasse de très loin ce qui avait été demandé » détaille Patrick Emonts.
il s’agit d’une survie de la médecine libérale
Il l’annonce, si rien ne change, et que la loi passe en « première lecture », un nouveau mouvement contestataire pourrait se refaire. « Et puis deuxièmement, il s’agit d’une survie de la médecine libérale, donc ce n’est pas du tout « on va moins gagner sa vie », c’est vraiment une survie. Et si on reste sur ces positions-là, et si la loi passe en première lecture, alors à ce moment-là, oui, effectivement, nous n’aurons pas d’autre solution » affirme-t-il.
Le président de l’ABSyM pense également aux patients. « Avec les patients, parce qu’ils sont directement concernés, ils vont avoir beaucoup moins de soins, des délais beaucoup plus longs, et des soins de moindre qualité avec les patients, alors nous ferons un mouvement bien plus important que celui que nous avons fait ».


















