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À Grez-Doiceau comme ailleurs, la déception est grande : malgré les promesses initiales, les élèves de quatrième primaire devront encore acheter leur matériel à la rentrée 2025.
Dans une école de Grez-Doiceau, dans le Brabant wallon, une même classe regroupe les élèves de troisième et de quatrième primaire. Mais sur les bureaux, une inégalité flagrante : les troisièmes disposent de pots remplis de matériel scolaire fourni gratuitement, tandis que leurs camarades de quatrième doivent se le procurer eux-mêmes.
"On a une équerre, de la colle, un fluo… À la rentrée, on n’aura plus ce matériel-là, on va les donner aux futures troisièmes", explique une élève de troisième.
Une promesse reportée
Introduit d'abord en maternelle, le dispositif était appelé à s'étendre par après à tout le niveau primaire. À la rentrée passée, cette distribution avait ainsi été étendue aux élèves jusqu'à la 3e primaire. Les quatrièmes primaires, eux, devaient attendre la prochaine rentrée.
Ça ne suit pas la logique que la Fédération voulait instaurer
Mais le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé de geler cette mesure, invoquant le contexte budgétaire. "C’est embêtant, ça ne suit pas la logique que la Fédération voulait instaurer", déplore Sylvain Tilman, directeur de l’école Saint-Joseph-aux-Champs. "On va avoir des élèves qui vont fonctionner avec deux rythmes différents dans la classe".
Valérie Glatigny, ministre en charge de l’Enseignement, a confirmé que la mesure ne serait pas élargie en 2025. "La situation sera réévaluée dans les mois qui viennent", a-t-elle précisé.
Un choix budgétaire critiqué
En tout, 56 000 élèves sont concernés par cette décision. Pour la Ligue des Familles, il ne s’agit pas d’un manque de moyens, mais d’un choix politique.
"Ce gouvernement a décidé de créer 7,7 millions d’euros de nouvelles politiques budgétaires pour des projets qui sont peut-être très intéressants, comme des projets pilote d’intelligence artificielle dans les écoles", souligne Merlin Gevers, chargé d’études à la Ligue. "Mais avant de faire ce genre de choses, est-ce qu’il ne faudrait pas d’abord assurer la base nécessaire des apprentissages de tous les enfants ?"
Un sondage mené par la Ligue révèle que deux parents sur trois rencontrent des difficultés financières liées aux frais de scolarité, preuve que l’enjeu dépasse largement le simple confort matériel.


















