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Pression financière, diffusion de photos dénudées, culpabilisation : la directrice de Miss Belgique répond aux accusations d’une ancienne lauréate

Par RTL info
Kenza Ameloot, couronnée Miss Belgique en 2024, brise le silence. Dans un témoignage fort, elle critique sévèrement les pratiques de l’organisation et alerte les futures candidates.

Dans un entretien accordé à VRT NWS, Kenza Ameloot revient sur son année de règne. Si devenir Miss Belgique était un rêve d’enfance, l’expérience s’est rapidement transformée en déception.

« Je ne le referais jamais, jamais je ne m’infligerais ça à nouveau », affirme-t-elle. Après sa victoire, elle signe un contrat à temps partiel avec l’organisation, mais selon elle, le rythme est infernal. « En pratique, on travaille bien plus qu’à temps plein, surtout les premiers mois », dit-elle. Elle ajoute avoir eu très peu de temps pour lire correctement son contrat : on lui demandait notamment de donner ses mots de passe de réseaux sociaux.

Une pression financière sur les candidates

Kenza Ameloot soulève aussi des pratiques douteuses pendant la compétition elle-même. Selon elle, les candidates étaient poussées à investir davantage pour améliorer leur position dans le classement intermédiaire. « On me disait : tu es 13e, tu n’y arriveras pas. Investis encore 1.000 euros et tu monteras à la 11e place », raconte-t-elle.

L’un des épisodes les plus marquants reste la diffusion d’une photo d’elle, partiellement nue, prise à son insu lors d’un shooting organisé par Miss Belgique. L’image aurait ensuite été partagée sur les réseaux sociaux.

« Je comptais sur l’organisation pour gérer ça », explique-t-elle. Mais la réponse obtenue l’a profondément choquée : « Une mauvaise publicité reste de la publicité ». Elle dit avoir voulu rentrer chez elle après cet incident, mais s’être heurtée à un refus : « Le comité m’a clairement dit que ce n’était pas possible. Et selon mon contrat, refuser une mission pouvait entraîner une amende. » Elle n’a jamais reçu d’excuses.

Lorsqu’elle a évoqué l’idée de quitter ses fonctions, Kenza Ameloot raconte qu’on a joué sur ses émotions. « On me disait que j’étais ingrate, que je gâchais tout pour les autres. Que quelqu’un d’autre aurait mieux mérité le titre. »

La réponse de l’organisation

Contactée par nos équipes, Darline Devos, directrice du concours Miss Belgique a tenu à réagir à ses accusations. Voici son droit de réponse complet :

Que répondez-vous aux accusations d’anciennes Miss qui parlent d’une ambiance toxique dans le concours ?

« Je donne à toutes les Miss toute mon attention, j’essaie de les protéger et d’être là toujours pour les aider. Tout le monde me dit que je suis comme une maman pour les candidates et les Miss. Je suis aussi toujours disponible pour elles, même dans le week- end.

Chaque Miss a des qualités et des points de travail, on essaie toujours de chercher des solutions, et on en parle aussi, on essaie de les soutenir. On cherche toujours comment on peut le mieux résoudre un problème s’il y en a un.

Avez-vous connaissance de Miss qui auraient quitté l’organisation en raison de pressions psychologiques ?

Je ne connais aucune Miss qui est sortie à cause des problèmes psychologiques. Pour ça, on pouvait chercher de l’aide s’il en faut, mais je n’ai jamais su cela.

Le contrat de travail des Miss comprend des clauses qui ne sont à priori pas légales, comment justifiez-vous cela ?

Le contrat se fait par des choses qui se passent dans les années précédentes. Depuis les 20 ans que je fais Miss Belgique, il y a 4 fois un avocat qui a relu le contrat, mais les temps ont beaucoup changé les dernières années avec les réseaux sociaux et on doit aussi protéger nos partenaires, car sans ces partenaires le concours ne peut pas exister.

Les filles doivent comprendre qu’une fois devenues Miss Belgique, leur compte privé devient un compte public, en tant que Miss Belgique. Elles reçoivent aussi grâce à Miss Belgique beaucoup de followers, elles peuvent commencer à 2000 le premier jour et après 10 jours, elles ont déjà 10.000 et après une année elles ont 40.000 de followers grâce au concours. En retour on demande de ne pas poster des choses qui ne sont pas de nos partenaires.

Malgré un temps partiel, Miss Belgique doit être disponible 7j7, comment expliquez-vous cela ?

Être disponible 7/7j ne veut pas dire travailler 7/7j : cela veut dire qu’on peut demander de faire quelque chose en semaine mais aussi le weekend et pas seulement pendant la journée mais aussi le soir.

La Miss de l’année passée a fait ses études, elle a fait eu des examens en juin et en août et elle a fait son stage dans son année de Miss, ça montre qu’elle avait le temps de faire ça.

Les candidates disent parfois devoir payer ou avancer des frais pour participer ou pour des déplacements. Pouvez-vous clarifier ce point ?

La semaine dernière notre Miss a été le jeudi matin à Plopsaland avec les nouvelles candidates, à midi elle a fait ses ongles et à 16 h elle est allée refaire ses extensions, Le vendredi elle a fait un shooting toute la journée : pour une semaine, elle a fait 2 jours de travail.

Cette semaine, elle a lunché avec un partenaire et moi aujourd’hui et demain elle part en voyage jusqu’au 3 août. On n’oblige rien aux candidates.

On vous reproche d’avoir utilisé un langage parfois humiliant ou rabaissant, notamment lors des répétitions ou des déplacements. Comment réagissez-vous ?

Personnellement, je suis toujours gentille, je suis comme une maman, je vais toujours aider les candidates qui ont des difficultés. Ce qui se passe maintenant est du harcèlement envers moi. J’ai une bonne relation avec beaucoup de mes anciennes Miss, je veux le meilleur pour toutes les filles.

Je veux leur donner une belle expérience et je vois que les filles sont plus fortes et ont plus de confiance en elle à la fin du concours, je suis contente de voir changer les filles de manière positive et je suis toujours fière d’elles, quand je vois avec quelle force elles savent faire une interview avec le jury à la fin. Ça me donne le bonheur et l’envie de continuer mon travail ».

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