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Qui dit 1er mai dit muguet... Mais perpétue-t-on toujours la tradition?

Symbole du printemps et de bonheur, le brin de muguet accompagne chaque année la Fête du travail. D’où vient cette tradition et la respectons-nous encore? 

À l’origine bien antérieure à la Fête du travail, le muguet s’offrait déjà dans l’Antiquité pour célébrer le retour du printemps. "Fin avril ou début mai, il y avait un festival dans le monde romain antique, les Floralies, qui fêtaient la déesse Flora", rappelle Geneviève Lacroix, historienne des traditions. "C’était un moment pour célébrer la vitalité et la fertilité de la terre, et quoi de mieux que les fleurs du printemps pour le manifester ?"

Il faudra toutefois attendre 1753 pour que le muguet soit reconnu scientifiquement comme plante associée au mois de mai. Ce n’est qu’en 1936, à l’occasion de l’instauration des congés payés en France, qu’il est officiellement lié à la Fête du travail, devenant un symbole à la fois floral et social.

Une tradition qui résiste au temps

Aujourd’hui encore, le muguet reste solidement ancré dans les habitudes du 1er mai. À Liège, Jimmy Claessens, vendeur ambulant, s’installe chaque année sur les hauteurs de la ville : "On vient le jour avant pour se montrer, comme ça le jour même, les gens savent qu’on est là et ça fonctionne."

On offre un brin de muguet aux personnes qu'on aime

Devant son étal, les passants défilent sans discontinuer. "On offre un brin de muguet à la famille, aux personnes qu'on aime", raconte une cliente. "C'est un petit rituel, le 1er mai je m'arrête et je prends le petit muguet pour les personnes que j'aime", confie un autre. Une simplicité qui touche encore de nombreuses personnes, même à l’ère du numérique.

Sur une seule journée, Jimmy écoule plus de 1 200 brins. "On n'offre que du muguet au 1er mai. C’est quand même la tradition de la Fête du travail et le porte-bonheur de l’année", souligne-t-il.

Le muguet, toujours sacré pour les Belges

Pour les fleuristes, le 1er mai reste un moment clé de l’année. Kim Burie en témoigne : "À 7h30 du matin j'avais déjà des clients devant. C’est une tradition qui se perpétue d’année en année. Le muguet, c’est sacré, en tout cas pour les Liégeois."

Le brin évolue également avec son temps. Outre les versions classiques, certaines tendances intègrent désormais du muguet en pot ou replanté, plus durable. "Selon les couleurs et les goûts de l’année, ça peut varier. Mais le muguet replanté part vraiment très bien, car on en profite encore dans son jardin l’année suivante". 

Une attention simple, mais chargée de sens

Si les raisons de l’offrir varient — tradition, amour, porte-bonheur ou simple attention —, le muguet du 1er mai reste un symbole qui parle à toutes les générations. Il rappelle que le bonheur se niche souvent dans les gestes les plus simples.

Et malgré l’évolution des modes de vie, la coutume d’offrir ces petites clochettes blanches continue, année après année, d’unir les Belges autour d’un même rituel printanier.

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