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Le ministre de l'Emploi, David Clarinval, souhaite que toutes les personnes sans emploi depuis plus de deux ans soient exclues du chômage. Celles-ci vont-elles se tourner vers le CPAS ? Comment les assistants sociaux vont-ils traiter cette surcharge de travail ?
Actuellement, environ 4% des adultes en Wallonie bénéficient de l'aide des CPAS. Un peu plus de 116.000 personnes perçoivent chaque mois le revenu d'intégration sociale. Un chiffre qui risque fortement d'augmenter avec la réforme du chômage. "Avec la réforme qui s'annonce, on va avoir plus de personnes au CPAS qu'au chômage. Et ça, c'est vraiment un retournement historique", analyse Luc Vandormael, le président de la fédération des CPAS wallon.
Le CPAS de Liège estime entre 2.300 et 2.800 le nombre de demandes de revenus d'intégration sociale supplémentaires. C'est pratiquement une hausse de 20% de bénéficiaires en plus. Coût estimé ? Entre 11 et 16 millions d'euros, en partie à charge de la ville de Liège.
Lors de la précédente réforme du chômage en 2012, les communes ont vu arriver beaucoup de nouveaux allocataires sociaux dans leur CPAS. Une situation qui risque de se reproduire. "Les allocations d'insertion avaient été limitées dans le temps. Le nombre de revenus d'intégration sociale a doublé et la dotation communale en 10 ans est passée de 2 à 4 millions. Donc ça aura malheureusement un impact sur les pouvoirs locaux", souligne Gregory Philippin, bourgmestre d'Ans.
Ça aura malheureusement un impact sur les pouvoirs locaux
Il faudra aussi absorber la charge administrative. Les assistants sociaux sont déjà surchargés, avec parfois des dizaines de dossiers à traiter. Du personnel supplémentaire devra donc être engagé, comme l'explique Luc Vandormael : "Une compensation, qu'elle soit fédérale ou régionale devra avoir lieu pour engager du personnel est nécessaire, car on est en pénurie. Et alors se pose la question des locaux pour accueillir ces nouveaux travailleurs et ces nouveaux bénéficiaires".
C'est tout le secteur de l'aide sociale locale qui est aujourd'hui inquiet face à une réforme du chômage, qui devrait pleinement faire sentir ses effets d'ici 2 à 3 ans.


















