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Scandale des eaux Nestlé : peut-on encore consommer, sans crainte, l’eau minérale en bouteille ?

Par RTL info avec Justine Roldan Perez et Amélie Bailly
Plusieurs eaux minérales appartenant au groupe Nestlé ont été pointées du doigt. La justice française enquête sur des accusations de « tromperie » de la part de l’entreprise suisse qui aurait traité ses eaux de manière illicite. Des eaux aussi vendues en Belgique. Alors, que faut-il en penser ? Y a-t-il un risque pour notre santé ?

Vittel, Contrex, Perrier. Le scandale lié aux eaux Nestlé renforce un peu plus la vigilance des consommateurs. Mais entre cette controverse, les microplastiques de plus en plus pointés du doigt et l’eau de distribution polluée aux PFAS. difficile de s’y retrouver.

« On se sent un tout petit peu lésés sur la qualité de ce qu’on boit. Surtout, on ne sait pas. On ne sait pas ce qu’il y a dedans »

« Il y a aussi le fait de les boire et d’avoir des conséquences aussi dès qu’on les boit. Puisqu’on a parfois du brûlant à l’estomac ce genre de choses. Donc je pense qu’il faut quand même faire attention » « quelque part, on ne sait plus où est la vérité ».

Concrètement, Nestlé est accusé d’avoir traité illégalement l’eau minérale pour masquer des contaminations.

Or, la réglementation impose que ces eaux soient pures à la source. Une fraude qui, d’après l’enquête, a commencé en 2005. Mais c’est début 2024 que l’affaire a éclaté.

« L’eau contenue dans ces bouteilles en plastique dépasse les normes sanitaires. Donc on nous a menti là-dessus, s’indigne Marine Tondelier, Secrétaire nationale EELV (Europe écologie les verts). Mais en plus, l’État, en collusion totale avec cet industriel, a décidé de baisser réglementairement ces normes pour que ça passe quand même. »

Une situation qui n’étonne pas le docteur Cleeren. Selon lui, aujourd’hui, toutes les eaux en bouteille contiennent certains polluants : « Leurs sources sont souvent mieux protégées que les captages publics. Mais ça n’empêche pas qu’à un moment ou à un autre, les polluants arrivent quand même jusque-là et que, à un moment ou à un autre, tous les producteurs devront traiter leur eau de façon individuelle en les filtrant comme les eaux publiques. »

Selon les experts, un autre problème majeur se pose et aggrave un peu plus la situation. Il s’agit des bouteilles en plastique. « Un polyéthylène terephthalate, qui est un plastique qui peut en fait faire migrer vers l’eau que vous buvez certains polluants, certains polluants chimiques, dont des perturbateurs endocriniens, souligne Céline Bertrand, Spécialiste en santé environnementale de la Société scientifique de médecine générale. Au-delà de ça, il faut aussi parler du fait que les bouteilles en plastique génèrent des microplastiques, des nano plastiques, donc des toutes fines particules de plastique dans l’eau. Et donc ça, de manière générale, on va éviter. »

Mais aujourd’hui, les effets sur la santé de ces polluants émergents ne sont pas encore bien connus. « Et c’est peut-être là que c’est très dangereux de ne pas appliquer le principe de précaution et de se baser sur des normes un peu arbitraires », estime le docteur Cleeren. Des normes, souligne-t-il, qui sont « issues d’études toxicologiques aiguës sur le moment même, sur quelques semaines, voire quelques mois maximum sur des rats ». « L’humain n’est pas tout à fait un gros rat et on est exposés pendant des dizaines d’années », souligne-t-il.

En ce qui concerne Nestlé, une enquête judiciaire est en cours. Des perquisitions ont d’ailleurs eu lieu la semaine dernière au sein du siège situé en France.

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