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Guillaume est un expert en cybersécurité. Pour lui, retrouver une personne en ligne sur base d’une photo est un jeu d’enfant. Pour le prouver, il a demandé à notre journaliste de lui fournir une photo de lui prise récemment.
« On va se rendre sur Google et on va utiliser un site qui est disponible pour tout le monde, nous montre-t-il. On va uploader la photo que l’on veut rechercher, on va lancer la recherche, ça va durer quelques secondes. On voit que ça va très très vite. » Résultat, des dizaines de photos apparaissent. Chacune d’elles est reliée à un site web différent, qui contient des informations précieuses.
« Forcément, la majorité, ça va être sur le site de RTL, constate Guillaume Deterville. Mais si c’étaient des vidéos ou des photos d’une activité sportive, des réseaux sociaux ou autre, ça apparaîtrait aussi. » Réseaux sociaux, adresse, numéro de téléphone… la suite est facile pour Guillaume.
Le principe est exactement le même s’il utilise des photos du défilé du 21 juillet, à condition que le visage des militaires soit bien visible.
« Sur les costumes des militaires, on va souvent trouver un bout de nom ou la première lettre de leur prénom. Donc ce genre d’informations peut servir à les retrouver », explique Guillaume. « Si on a qu’un bout de tête ou que les yeux ou que la partie du bas, ça va être beaucoup, beaucoup plus complexe pour les logiciels de mettre la main dessus », précise-t-il.
L’intelligence artificielle permet de collecter ces informations plus rapidement et de constituer d’immenses bases de données. Une démarche qui reste cependant illégale. « Ça va à l’encontre, premièrement, des conditions d’utilisation de ces plateformes qui interdisent la récupération massive, qui interdisent également l’utilisation à d’autres fins que celles qui sont prévues pour le site web ou pour ces réseaux sociaux », indique Vincent Boucher, expert en intelligence artificielle « Ça va aussi à l’encontre du droit à l’image, du respect du droit à la vie privée », ajoute-t-il.
Pour retrouver la trace d’un militaire, encore faut-il qu’ils postent des photos sur les réseaux sociaux ou que d’autres organismes, comme une entreprise ou un club de sport, partagent des clichés de lui en ligne.
