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Même si il faut attendre les résultats de l'enquête pour connaître les causes éventuelles, on peut toutefois se demander si une panne générale de l'électricité est possible chez nous. Le gestionnaire du réseau électrique belge est plutôt rassurant car notre pays détient de nombreuses connexions électriques avec d'autres pays pour assurer notre consommation.
La dernière fois qu'une panne générale a touché notre pays, c'était le 4 août 1982 pendant 6 heures. L'origine était une erreur technique dans une centrale. Pour éviter que ça se reproduise, la stabilité du réseau haute tension est contrôlée en permanence dans une salle. "24 heures sur 24, 7 jours sur 7, on gère le réseau haute tension", dit Walter Geelen, responsable du centre de contrôle d'Elia.
Lundi, la péninsule ibérique était coloriée en noir. Elle est aujourd'hui repassée en jaune. La Belgique a connu une légère chute de sa fréquence mais aucune conséquence. "L'Espagne était en mode exportation", dit le spécialiste. "À un moment, ils se sont déconnectés du reste de l'Europe. Donc on a vu ça ici avec une légère chute de fréquence. Ce qui a fait en sorte qu'on s'est demandé ce qu'il se passait."
"Le risque n'est pas nul"
La Belgique fait partie du réseau interconnecté européen. Il existe justement pour se soutenir en cas d'incident. Lundi, pour éviter de dérégler tout le réseau, la péninsule ibérique a été déconnectée. Mais par sa position géographique, la Belgique est davantage protégée. "Il y a effectivement un goulot d'étranglement entre la France et l'Espagne", dit Pierre Hennaux, expert des réseaux électriques à l'ULB. "On a un nombre limité de lignes entre la France et l'Espagne. La Belgique est beaucoup plus interconnectée avec les voisins. Maintenant, c'est difficile de savoir dans quelle mesure ça réduit le risque. Donc le risque, clairement, n'est pas nul."
Le réseau belge est plus robuste mais il existe un plan sauvegarde du système pour limiter l'impact en cas d'incident et éviter le black-out. "Le risque nul n'existe pas", affirme Walter Geelen. "Il y a des activations automatiques sur certaines centrales. On peut aussi intervenir sur les centrales de pompage. Et à un certain moment, si la fréquence commence à chuter, à ce moment-là, on commence à délester certaines parties de la charge en Belgique."
Un plan black-out existe aussi pour reconstruire le réseau plus vite. Parce qu'un tel incident coûterait cher à la Belgique, 120 millions d'euros chaque heure d'interruption.
