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Une première depuis 2007 : le chômage en Belgique dépasse la moyenne de la zone euro

Par RTL info

Avec un taux de chômage désormais supérieur à celui de ses voisins européens, la Belgique voit se refermer une période de plus de 15 ans de performances supérieures à la moyenne. Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement De Wever, déjà sous pression budgétaire.

En avril, la Belgique a franchi un seuil symbolique : son taux de chômage (6,4 %) dépasse désormais la moyenne de la zone euro (6,2 %), selon les données d’Eurostat. Une première depuis mai 2007. L’Union européenne affiche quant à elle un taux de 5,9 %, bien en dessous du niveau belge.

Ce chiffre concerne les personnes âgées de 15 à 74 ans, actives et à la recherche d’un emploi. Il intervient dans un contexte européen où le chômage atteint des niveaux historiquement bas, renforçant le contraste avec la situation belge.

En 2012, la Belgique affichait pourtant un taux de chômage inférieur de plus de 4 points à la moyenne européenne. L’écart s’est peu à peu réduit, jusqu’à s’inverser aujourd’hui.

Industrie en crise et vague de faillites

Cette remontée du chômage s’explique par plusieurs facteurs. Le ralentissement des créations d’emploi dans le privé joue un rôle clé. En 2023, l’industrie belge a perdu 9.400 emplois nets – un record depuis près d’une décennie. La faillite du constructeur de bus Van Hool, le repli du textile et les difficultés du secteur chimique illustrent cette tendance.

 

 

Le pays a aussi connu une vague de faillites inédite depuis 20 ans, affectant autant les PME que les grandes enseignes. Le nombre de licenciements collectifs est en hausse, et l’incertitude économique pèse sur l’embauche. Si les soins de santé et les services sociaux, soutenus par les subventions publiques, ont compensé une partie des pertes, cela ne suffit plus à freiner la progression du chômage.

L’Onem et le Bureau du Plan anticipent une poursuite de cette dégradation en 2025.

Une situation qui complique la trajectoire budgétaire

L’objectif du gouvernement De Wever – atteindre un taux d’emploi de 80 % d’ici 2029 – apparaît de plus en plus ambitieux. Aujourd’hui, 72,3 % des Belges âgés de 20 à 64 ans ont un emploi, selon Statbel. La Flandre se distingue par des résultats plus élevés que ceux de Bruxelles ou de la Wallonie.

Pour progresser, l’exécutif envisage plusieurs pistes, dont la limitation dans le temps des allocations de chômage et le retour accéléré des malades de longue durée sur le marché du travail. Car cet objectif n’est pas seulement social : il est aussi budgétaire. Le redressement des finances publiques repose en grande partie sur l’augmentation du nombre de travailleurs.

 

 

La Commission européenne se penche justement ce mercredi sur le premier budget de la coalition De Wever. Avec un déficit de 5,4 % du PIB, la Belgique présente le deuxième plus mauvais score de la zone euro après la France. Bruxelles exige une réduction progressive vers la barre des 3 % d’ici 2029. La conjoncture de l’emploi pèsera donc lourd dans cette équation budgétaire.

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