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Une stratégie pour faire financer les grèves... avec des salaires publics? Un document de la CGSP suscite l'étonnement

Étonnante stratégie : les délégués permanents de la CGSP ne se mettront plus en grève les jours de mobilisation pour toucher leur salaire… et en reverser une partie à leur syndicat.

L'information peut surprendre, mais elle est très sérieuse. D'après un document obtenu par Sudinfo, rédigé par la CGSP, le syndicat socialiste du secteur ministères, ses délégués permanents ne se déclareront plus en grève les jours de mobilisation… afin de pouvoir continuer à toucher leur salaire.

L’un des objectifs annoncés est de faire financer la grève par les employeurs. Concrètement, les délégués permanents travailleraient pendant les journées de grève générale. Ils percevraient leur rémunération comme d’habitude, et en reverseraient une partie au syndicat.

Les montants sont clairement définis : 120 euros pour les secrétaires généraux et 60 euros pour un permanent de niveau 3 ou D. En retour, ces mêmes délégués recevraient une somme forfaitaire de 40 euros, équivalente à l’indemnité de grève versée habituellement par la CGSP.

Mais pourquoi une telle mesure ?

D'abord, il s’agit d’une source de financement. Ensuite, selon Stéphane Jaumonet, secrétaire de l’interrégionale wallonne de la CGSP, cette décision vise aussi à résoudre un problème administratif vieux de 40 ans. Selon l’article 77 de l’arrêté royal de 1984, les délégués permanents sont à la fois en congé syndical et en activité de service, les empêchant donc d’être légalement en grève. En supprimant cette ambiguïté, la CGSP veut clarifier les rôles : on est soit en grève, soit en service.

Mais ce système interroge sur plusieurs plans : d’abord sur l’exemplarité de représentants syndicaux appelant à la grève sans la faire eux-mêmes ; ensuite sur la perception d’un salaire et d’une indemnité pour une action, théoriquement, non réalisée ; enfin, sur l’implication indirecte de l’employeur public dans le financement d’un mouvement qui le conteste.

La ministre wallonne de la Fonction publique, Jacqueline Galant, se dit "très étonnée" et assure prendre cette affaire "très au sérieux".

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