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Ce jeudi, les enseignants manifestent dans le Hainaut. Depuis le début de la semaine, le secteur est en grève (semaine d'action tournante). L'objectif ? Protester contre les mesures du nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi ces mesures, il y a notamment la fin de la nomination des professeurs.
Le nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles veut qu'à partir de 2027, tous les nouveaux enseignants soient engagés sous un CDI, un contrat à durée indéterminée, et qu'ils ne soient donc plus, à terme, nommés.
Mais quelles sont les différences entre CDI et nomination ? D'où vient ce système de nomination ? Il faut savoir que ce statut a été mis en place en Belgique après la Seconde Guerre mondiale face à la pénurie de professeurs.
L'objectif était de garantir la stabilité du nombre d'enseignants en offrant un meilleur salaire et une meilleure pension. La nomination avait aussi été créée à la base pour permettre aux enseignants d'avoir une plus grande liberté d'expression. En effet, n'ayant plus peur d'être facilement licenciés, ils osaient plus aisément s'exprimer.
Mais, étant donné qu'un CDI est un contrat à durée indéterminée, qu'est-ce que cela change ? Bien que le gouvernement parle de CDI, ces contrats ne seraient valables que pour une année scolaire, puisque le nombre de professeurs dans une école dépend du nombre d'enfants inscrits dans l'établissement, et ce nombre, on ne le connaît qu'en septembre. Et c'est là que se situe la grosse différence.
S'il n'y a plus de places pour tous les profs dans une école, un enseignant nommé sera d'office réaffecté dans un autre établissement, alors que le prof en CDI sera licencié.
Autre différence : le salaire. Actuellement, le salaire d'un prof nommé, qui dépend de l'État, est souvent plus élevé que celui d'un professeur sous CDI, qui dépend de la direction de l'établissement. Même chose pour la pension, elle est plus élevée pour un prof nommé.
Et quid en cas de maladie ? Cette fois, un prof nommé peut jouir (selon certaines conditions) de 100 % de son salaire pendant plusieurs mois, voire des années, alors qu'un prof en CDI jouit de 100 % de son salaire, puis passe sous la mutuelle, et là, le salaire est garanti à environ 60 %.
Mais alors pourquoi les autorités veulent-elles supprimer le statut des enseignants ? Le MR et les Engagés, qui constituent le nouveau gouvernement, expliquent qu'ils veulent mettre en place le système de CDI pour lutter contre la pénurie d'enseignants. En garantissant plus de stabilité aux jeunes profs via un CDI, le gouvernement dit vouloir éviter qu'ils ne quittent prématurément la profession.


















