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Aymeric et Corentin, deux jeunes Normands, ont fait de l'achat-revente sur Vinted une véritable activité professionnelle. À 20 ans, ils dégagent plusieurs milliers d'euros de revenus chaque mois. Quel est leur secret pour réussir à engendrer autant de bénéifices ?
À seulement 20 ans, Aymeric et Corentin se sont lancés dans la revente de vêtements d'occasion sur Vinted. Ce qui était au départ une activité secondaire est rapidement devenu un véritable business. Chaque jour, ils achètent des articles à bas prix pour les revendre avec une marge plus que confortable sur la même plateforme.
"Je l’ai payé 20 euros, taxes comprises", explique Aymeric en montrant une doudoune Nike vintage. Son objectif : la revendre entre 80 et 90 €. "On remet les articles au bon prix", justifie Corentin. Selon eux, tout le monde est gagnant : le vendeur initial obtient le prix qu’il souhaitait, eux réalisent une marge, et l’acheteur final paie toujours moins cher qu’en boutique.
Comment font-ils pour gagner autant ?
La concurrence étant rude, les deux jeunes ont investi dans un logiciel qui scanne Vinted en temps réel et achète automatiquement les articles répondant à leurs critères. "Par exemple, manteau Lacoste à moins de 25 euros, short de bain Ralph Lauren à moins de 15 euros", détaille Aymeric. Dès qu’un article correspond, le bot l’achète immédiatement.
L’abonnement à ce logiciel coûte 99 € par mois, mais est rapidement amorti. "Pour être un bon vendeur, il faut d’abord être un bon acheteur", résume Corentin. Grâce à cette technique, ils mettent la main sur les meilleures affaires avant tout le monde.
Si je veux vendre à 70 €, je le mets à 85 €
Au-delà de l’achat malin, Aymeric et Corentin appliquent des techniques de vente éprouvées. D’abord, la présentation des articles est soignée : les vêtements sont pliés parfaitement pour donner une image professionnelle. Ensuite, le titre des annonces est optimisé pour être visible par le plus grand nombre : "Pour un pull, je mets toutes les appellations possibles : halfzip, ¼ zip, pull col camionneur", explique Aymeric.
Concernant le prix, ils visent toujours un peu plus haut que le montant espéré : "Les acheteurs négocient souvent. Si je veux vendre à 70 €, je le mets à 85 € pour garder une marge après la négociation."
Plus de 3.000 € de revenus chaque mois
Le seuil de déclaration des revenus sur Vinted est fixé à 2.000 € de ventes par an. Aymeric et Corentin sont bien au-delà. "Je suis à 61.000 €", annonce Aymeric. Corentin, lui, a réalisé 115.000 € de chiffre d’affaires en deux ans. Rien que le mois dernier, il a vendu pour 8.661 €, avec une marge de 40 %, soit environ 3 500 € de revenus nets.
Si 50 % de leurs articles proviennent d’achats sur Vinted, le reste vient de fournisseurs spécialisés. "Ce sont des ballots de vêtements compactés", décrit Corentin. Par exemple, un lot de 120 shorts Levi’s coûte environ 600 €, ce qui permet d’obtenir un prix unitaire très bas et d’augmenter la rentabilité. Acheter en gros, c’est la clé pour être plus rentable.
D'où proviennent ces vêtements ?
"Mon fournisseur est en France", admet Corentin, sans en dire plus. "Si tout le monde commande chez lui, ça devient compliqué." Pourtant, en remontant la filière, on découvre que ces vêtements viennent parfois de bien plus loin.
Pour comprendre l’origine de ces vêtements, direction Bangkok, en Thaïlande. Avec ses 11 millions d’habitants, la capitale est devenue un centre névralgique de la seconde main. Dans d’immenses entrepôts, des milliers de tonnes de vêtements sont triées par marque et par type, avant d’être compactées et revendues aux quatre coins du monde.
"On reçoit des tonnes de vêtements vintage, des vestes en cuir, des casquettes, des shorts", décrit le propriétaire d’un de ces entrepôts. Une fois traités, ces vêtements sont envoyés à des friperies… ou à de gros revendeurs sur Vinted.
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