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Si les consignes du Conseil National de Sécurité (niveau fédéral) furent identiques pour tous les belges, la traduction dans des mesures précises au niveau régional n'est pas forcément la même dans le monde francophone et néerlandophone. Le Ministère flamand de l'enseignement et de la formation a rassemblé sur son site, très riche et très bien présenté, un tas de recommandations pour continuer à enseigner à distance.
Une chose attire notre attention si on compare au côté francophone de la Belgique: la notion de preteaching (pré-enseignement) existe en Flandre. "Après les vacances de Pâques, les écoles (ont commencé), à distance, l'apprentissage de nouvelles matières. Il est important que les élèves continuent à grandir, apprendre et progresser. De la sorte, l'élève gardera un esprit vif. L'élève verra la matière à deux reprises: la première fois à distance, la deuxième fois dès que les leçons auront repris (l'enseignant revient sur cette matière)", peut-on lire sur cette page. Une vision un peu différente de la Wallonie, donc, mais qui semble fonctionner correctement: "Les directions ont le sentiment d'avoir la situation sous contrôle à la quasi-unanimité. L'enseignement de nouveaux contenus à distance semble également bien se dérouler et, dans plus de 90% des cas, il était offert à tous les élèves" (voir cet article du 23 avril).
En France, le scénario est très proche du cas belge. Dès le début du confinement (vers la mi-mars), les écoles ont été fermées mais quelques profs des écoles primaires ont assuré une garderie pour les enfants du personnel prioritaire (santé, sécurité, secours, etc). Les autres profs ont dû assurer l'enseignement à distance. La France disposait déjà d'une plateforme numérique nationale, mais elle a été prise d'assaut. Certains profs se sont donc débrouillés, comme leurs homologues belges, pour donner du travail et communiquer. Au niveau des matières, cette circulaire du 13 mars est claire: "Sur le plan pédagogique, l'objectif est de maintenir les acquis déjà développés depuis le début de l'année (consolidation, enrichissements, exercices, …) et d'acquérir des compétences nouvelles lorsque les modalités d'apprentissages à distance le permettent", peut-on lire à la page 4 de ce document officiel. Il est conseillé aux enseignants de se renseigner sur les possibilités de chaque enfant, à la maison. Et il y a des pistes pour trouver une solution: prêt d'un ordinateur via la commune ou des associations, etc. Pour les 5% d'élèves français qui n'ont pas internet, des formats papiers étaient envoyés.
Aux Pays-Bas également, de très nombreuses questions/réponses sont rassemblées sur le site officiel du ministère. Dans ce document qui donne des conseils généraux aux écoles, on comprend que de la nouvelle matière peut être donnée. "Par exemple, par semaine, vous pouvez faire: 40% de travail sur les compétences de base, 40% d'entretien de la matière déjà vue, et 30% de nouvelle matière". Le document laisse beaucoup de libertés aux écoles et aux enseignants, mais on comprend que le fait d'enseigner à distance de nouvelles matières n'est pas du tout interdit en temps de confinement.